Page 212 - Revue LITAR 2019
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108 : POURQUOI LES PATIENTS AVEC UNE POLYARTHRITE
                RHUMATOÏDE EN RÉMISSION NE CONSIDÈRENT PAS LEUR ÉTAT
                COMME EXCELLENT ?

                Ben Abdelghani K, Boussaa H, Miladi S, Fazaa A, Ouenniche K, Souabni L,
                Kassab S, Chekili S, Laatar A
                Service de rhumatologie, hôpital Mongi Slim, La Marsa, Tunisie

                 Introduction :
                Atteindre la rémission, ou à défaut un faible niveau d’activité, représente le but
                ultime de la prise en charge de la polyarthrite rhumatoïde (PR). Mais les attentes
                des patients peuvent différer de celles du médecin traitant. L’objectif de cette étude
                était de déterminer l’évaluation propre aux patients de l’activité de leur maladie et
                d’évaluer les corrélations avec les paramètres cliniques et psychologiques.
                Matériels et méthodes :
                Il  s’agit  d’une  étude  transversale  incluant  des  patients  suivis  pour  une  PR
                (ACR/EULAR 2010), en rémission ou en faible niveau d’activité, définie par un
                score DAS28<3,2. Les données cliniques et biologiques ont été notées. Nous avons
                demandé aux patients de donner une note allant de 1 (Excellent) à 5 (insatisfaisant)
                selon l’échelle PATSAT évaluant leur satisfaction quant à l’activité de leur maladie.
                L’échelle HAD (Hospital Anxiety and Depression scale) a été utilisée afin d’évaluer
                le  niveau  d’anxiété  et  de  dépression  chez  ces  patients.  Un  score  à  7  ou  moins
                correspondait  à  «  absence  de  symptomatologie  »,  un  score  entre  8  et  10
                correspondait à « symptomatologie douteuse » et un score à 11 et plus correspondait
                à « symptomatologie certaine ». Le seuil de significativité p a été fixé à 0,05.
                Résultat :
                Il s’agissait de 25 patients (22 femmes et 3 hommes), avec un âge moyen de 52 ans
                [25-73], atteints d’une PR évoluant depuis en moyenne 11 ans [1-30]. Parmi ces
                patients, 52% étaient sous corticothérapie orale à une dose moyenne de 7 mg par
                jour, 72% sous Methotrexate, 12% sous Leflunomide et 24% sous un bDMARDs.
                Les scores DAS28vs et DAS28crp moyens étaient respectivement de 2,3 [0,5-3,1]
                et 1,9 [1-3,1]. Le score HAQ moyen était de 0,8 [0-2,3]. La valeur moyenne de la
                douleur évaluée par l’échelle visuelle analogique (EVA) était de 4 [0-10]. Le score
                moyen de l’échelle PATSAT était de 2,5 [1-5]. Seuls 3 patients (12%) considéraient
                leur état comme « excellent », 40% comme « bien » et « moyen à insatisfaisant »
                pour le reste des cas. D’après l’échelle HAD, le score moyen de l’anxiété était à 7
                [0-13] et celui de la dépression était à 6 [0-16], ce qui correspond à « absence de
                symptomatologie ». Une corrélation statistiquement significative a été retrouvée
                entre le score PATSAT d’une part, et l’EVA douleur (p=0,007), le  score HAQ
                (p=0,029) et les scores de l’échelle HAD (p=0,000) d’autre part.
                Conclusion :                                                                               123
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