Page 244 - Revue LITAR 2019
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Etude transversale prospective portant sur des patients atteints de PR selon les
critères ACR/EULAR 2010, menée dans le service de rhumatologie du centre
hospitalo-universitaire Mongi Slim. Tous les patients ont répondu aux
questionnaires suivants : Workplace actitvity limitations scale (WALS), Work
Productivity and Activity Impairement (WPAI) et EuroQol (EQ-5D).
L’interrogatoire des patients était fait pour certains par téléphone et pour d’autres
lors de leur rendez-vous dans l’hôpital du jour.
Résultat :
Nous avons colligé 30 patients atteints de PR (17 femmes, 13 hommes). Dix-sept
entre eux occupaient un poste de travail alors que 13 n’occupent plus de travail à
cause de la maladie. L’âge moyen était de 53,51 ans ± 10. La durée moyenne
d’évolution de la maladie était de 14,17 ans ± 8,9. Le facteur rhumatoïde (FR) était
positif dans 82% des cas et les anti-CCP dans 79% des cas. Le disease activity score
28 (DAS 28) vitesse de sédimentation (VS) moyen était de 4,9 ± 1,5. La PR était
érosive dans 88% des cas. Le WALS moyen était de 18 ± 2,75 sur un total de 36
points. Vingt-deux patients (76%) rapportaient une difficulté dans les activités
professionnelles. Dix-neuf malades parmi eux avaient un DAS 28 VS > 3,2 (p =
0,000). 65% rapportaient des difficultés à se pencher, s’accroupir ou s’agenouiller
et 85,7% rapportaient des difficultés voire une incapacité à déplacer, soulever ou
porter des objets. 31,2% avaient des difficultés à rester debout pendant une période
prolongée alors que 26% l’étaient en station assise prolongée. Le WPAI a montré
que le nombre d’heures manquées de travail à cause de la PR était en moyenne de
10,2 heures ±8 avec un taux d’absentéisme moyen de 17,5% ± 11,9, un taux de
présentéisme moyen de 57% ± 15 et un pourcentage de déficience globale de
l’activité due à la santé de 50% ± 18,36. L’autoévaluation moyenne de l’état de
santé utilisant l’échelle visuelle analogique de l’EQ-5D était de 72,08% ± 7. Les
dimensions les plus touchées dans l’EQ-5D étaient en premier lieu la douleur et
l’inconfort, et en deuxième lieu la mobilité. Le DAS 28 VS était > 3,2 chez 79%
des patients ayant des difficultés à la mobilité (p = 0,001) et chez 68% de ceux ayant
des douleurs (p = 0,002). Huit patients seulement n’avaient pas de douleur et
d’inconfort (29,2%) et 9 (31,3%) ne rapportaient pas de difficulté dans la mobilité.
La perte d’autonomie était trouvée chez 7 malades (24,6%) et la dépression et/ou
anxiété s’est manifestée chez 6 d’entre eux (22,1%).
Conclusion :
Selon les résultats de notre étude, la PR a une influence négative sur la performance
et la productivité professionnelle. Cette incapacité au travail est liée à l’activité de
la PR. Cependant, il faut reconnaitre que l’impact de la maladie sur le travail est
fonction de de la manière d’interaction individuelle ainsi que du contexte du travail
et ses exigences. Pour y pallier, il faut envisager de mettre en place des instruments
supplémentaires tenant compte de ces paramètres. 155