Page 304 - Revue LITAR 2019
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192 : LE RHUMATISME PSORIASIQUE, EXISTE-T-IL DES
DIFFÉRENCES SELON LE SEXE ?
Béatingar N.1, Akasbi N.1, Efemba K. D.1, Filankembo A.2, Harzy T.1 1 Service
de Rhumatologie, CHU Hassan II, Fès – Maroc ; 2 Laboratoire d’épidémiologie et
sante communautaire, Fès - Maroc ; Université Sidi Mohammed Ben Abdellah,
Faculté de Médecine, CHU Hassan II Fès - Maroc neradion@gmail.com ;
nessrine_rhumato@hotmail.fr ; efembadiakry@yahoo.fr ; fackava@gmail.com ;
t_harzy@yahoo.fr
Introduction :
Le rhumatisme psoriasique (RP) est un rhumatisme inflammatoire chronique faisant
parti du groupe des spondylarthrites dont il partage des caractéristiques génétiques
et cliniques même s’il revêt parfois différents aspects. Bien qu’il touche
équitablement les hommes et les femmes, plusieurs études tendent vers le fait qu’il
existe des différences tant sur le plan clinique que thérapeutique entres les deux
sexes atteints de RP. L’objectif de notre travail déterminer les particularités du RP
selon le sexe sur le plan clinique, biologique et radiographique.
Matériels et méthodes :
Il s’agit d’une étude transversale, menée au département de rhumatologie du CHU
Hassan II de Fès au Maroc. Notre étude incluait tous les patients atteints de RP selon
les critères CASPAR au cours de la période allant de janvier 2009 à décembre 2018.
Résultat : Nous avons inclus 88 patients. L’âge moyen était de 49,23 ± 14,53 ans.
Le sex-ratio était 0,34 avec 23 hommes (26,1%) et 65 femmes (73,9%). Les patients
ayant un RP de sexe masculin avaient plus d’images radiographiques compatible
avec les critères radiographiques doigts et orteils (p=0,01). La population féminine
atteinte de RP avait plus de facteur rhumatoïde positif (p=0,001), plus d’anticorps
anti-peptides citrulinés (p=0,043) et faisait plus de coxite (p=0,025). Il n’existait
aucune spécificité liée au sexe dans la distribution clinique des atteintes
périphériques, les manifestations extra articulaires que ce soit dans l’uvéite ou le
psoriasis cutané (p= 0.569) Les femmes avaient plus de sacro-iliites
radiographiques que les hommes (respectivement 67,69% contre 56,52%) mais de
manière non significative (p=0,673). En revanche, les hommes semblaient présenter
plus de sacro-iliite à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) par rapport aux
femmes (34,78% contre 21,53% ; p=0,263). Les deux populations avaient des
similitudes pour le HLAB27 (p=0,662), pour l’activité du RP (p=0,222) et le même
retentissement fonctionnel de la maladie (p=0,385).
Conclusion : La population féminine se caractérise par la présence de facteur
rhumatoïde et des anticorps anti-peptides citrullinés au cours du RP, ceci pourrait
conduire à un retard diagnostic. Il existe néanmoins plusieurs similitudes dans les
deux sexes en ce qui concerne l’activité et le retentissement fonctionnel allant dans 215
le même sens que la littérature.