Page 313 - Revue LITAR 2019

200 : CRITÈRES DE CLASSIFICATION AU COURS DE LA
SPONDYLARTHRITE PRÉCOCE : COMPARAISON ENTRE LES
CRITÈRES AMOR ET ASAS 2009

Hamdi W, Ben Nessib D, Maatallah K, Ferjani H, Triki W, kaffel DH, Kchir MM
Service de rhumatologie, Institut d’orthopédie Mohamed Kassab

Introduction :
Plusieurs critères de classification des spondylarthrites (SpA) ont été proposés dans
le but de permettre un diagnostic précoce avant l’installation de dégâts structuraux
irréversibles. On se propose dans ce travail de comparer l’apport des critères de
classification d’Amor et ASAS dans le diagnostic précoce de la SpA.
Matériels et méthodes : Etude prospective incluant tous les patients consultant au
service de rhumatologie entre Février 2014 et Février 2017 et ayant une lombalgie
évoluant depuis au moins 3 mois et ayant débuté avant l’âge de 45 ans. Tout patient
ayant une sacroiliite évidente à la radiographie a été exclu de l’étude. L’exploration
était complétée par un scanner et/ou une IRM du bassin. Après un suivi de 3 ans,
les patients étaient classés par 2 seniors rhumatologues expérimentés en 2 groupes
: SpA confirmée et SpA exclue. Les scores d’Amor et ASAS étaient calculés chez
tous les patients et les résultats étaient comparés au diagnostic définitif des
rhumatologues, considéré comme le gold standard de cette étude.
Résultat : Il s’agit de 53 patients : 14 hommes et 39 femmes, âgés en moyenne de
36,3 ans [17-53]. Les plaintes fonctionnelles, purement axiales dans 43,4% et
axiales et périphériques dans 56,6%, évoluaient en moyenne depuis 79,6 mois [6,6-
450]. Le diagnostic de SpA était confirmé chez 39 patients (groupe1) et exclu chez
14 patients (groupe2). Chez les patients du 1er groupe, des signes de sacroiliite
étaient objectivés par le scanner dans 25 cas et par l’IRM dans 19 cas. Le typage
HLA B27 était positif chez 39,4% des patients. Parmi ces 39 patients, le diagnostic
de SpA était respectivement confirmé selon les critères d’Amor et les critères ASAS
2009 chez 21 et 28 patients. Chez les patients du 2ème groupe, des signes de
sacroiliite étaient objectivés par le scanner dans 3 cas et en aucun cas par l’IRM. Le
typage HLA B27 était négatif chez 100% des patients. Parmi ces 14 patients, le
diagnostic de SpA était respectivement confirmé selon les critères d’Amor et les
critères ASAS 2009 chez 4et 3 patients. La sensibilité, la spécificité, la valeur
prédictive positive et négative (VPP et VPN) des critères d’Amor étaient
respectivement estimées à 53,8%, 71,4%, 84% et 35,7. Ceux des critères ASAS
2009 étaient respectivement calculées à 71,8%, 78,6%, 90,3 et 50%.
Conclusion :
Selon les résultats de notre série, les critères ASAS 2009 sont plus performants que
les critères d’Amor dans la SpA et permettent donc un diagnostic plus précoce, ce
qui rejoint les données de la littérature. Néanmoins, ils demeurent des critères de 224
classification et non de diagnostic positif.