Page 431 - Revue LITAR 2019
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307 : ASSOCIATION RHUMATISMES INFLAMMATOIRES
                CHRONIQUES ET GAMMAPATHIE MONOCLONALE

                Habibi L, Cherkaoui N, Ait Malek S, Mouele Mboussi P C, Elbouchti I


                Introduction :
                L’incidence anormalement élevé des gammapathies monoclonales (GM) au cours
                des  rhumatismes  inflammatoires  chroniques  (RIC)  est  rapportée  ces  dernières
                décennies;  un  certain  nombre  de  données  épidémiologiques  plaident  en  faveur
                d’une association significative entre ces RIC et les GM mais les résultats ont été
                largement contradictoires et entravés par la rareté et l'hétérogénéité des troubles
                auto-immuns étudiés. Notre objectif était de rapporter les cas de GM associé aux
                maladies rhumatismales dans notre contexte.
                Matériels et méthodes :
                Nous rapportons tous les cas de GM survenant au décours d’un RIC. Nous avons
                analysé leurs caractéristiques cliniques, biologiques et évolutifs.
                Résultat :
                Dix-huit cas ont été colligés. Quatorze femmes et quatre hommes. Il s’agissait de
                10  polyarthrites  rhumatoïdes  (PR),  3  rhumatismes  psoriasiques(RP)  et  2
                spondylarthrites ankylosantes (SA), 2 syndromes de Sjögren primitif (SJ) et 1 lupus
                systémique (LES). L’âge moyen était de 56.38 ans. L’âge moyen du diagnostic du
                RIC  était  de  52,16  ans.  Un  seul  cas  de  PR  était  associé  à  un  syndrome  de  S-
                JOGREN, l’âge de survenue de la GM était de 53.22. Le délai de survenue de la
                GM était de 3.27 ans. Tous les cas de PR étaient sous traitement immunosuppresseur
                de même que les cas du RP, avec une mauvaise observance et la maladie était
                toujours active pour tous les cas (DAS, BASDAI). Les circonstances de diagnostic
                de la GM étaient : une découverte fortuite dans quatorze cas (au cours de bilan pré
                biothérapie dans 4 cas, 10 cas lors du diagnostic du RIC), et six cas pour un bilan
                d’altération de l’état général avec douleurs osseuses diffuses. La GM était associée
                à  un  myélome  multiple  (MM)  dans 9  cas,  à  une  gammapathie  monoclonale  de
                signification  indéterminée  (MGUS)  dans  4  cas,  à  une  maladie  de  Waldenström
                (MW)  dans  2  cas,  liée  à  la  maladie  rhumatismale  dans  2  cas  et  associée  à  un
                lymphome non hodgkinien dans un seul cas. La GM était de type IG G dans 5 cas,
                IG A dans 7 cas, double clone Ig A et Ig G dans 3 cas, et à chaine légère Kappa
                dans 3 cas. Le MM était classé : stade3 pour 8 patients et un cas stade 1. La MW
                était associée à un syndrome de Schnitzler dans les deux cas.
                Conclusion :
                L’association GM et RIC est possible avec la fréquence des sous types rares de la
                GM, nécessitant la vigilance lors du suivi et avant la mise en route d’une biothérapie
                soulignant l’intérêt du bilan de dépistage avant toute biothérapie.                        342
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