Page 145 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
P. 145

a Nostra  143

cer devant le jownaliste d'un quotidien arabe paraissant à
Londres: « Tes fesses ont pris des rondeurs, toi 1» C'est
dire à quel niveau était tombé le pouvoir algérien.

     Cette anecdote en dit long SUI la nature des « hom·

mes» qui gravitaient autour du président de la Répu-

blique : un général acceptant sans broncher ce genre de
plaisanterie venant d'un individu que tout le monde quali-

fiait de « bâtard » !...

      Avec le départ de Betchine, le clan des Bourokba, la
belle-famille de Chadli, a fini par comprendre que les
alliances avec les autres généraux étaient construites sur
du sable.

      Toutefois, eux et leurs acolytes sont à mille lieues de
s'imaginer que les parrains n'hésiteraient pas une seule

seconde à sacrifier Chadli. Les « déserteurs» ont tous

souffert de la discrimination dont ils ont fait l'objet de la
part des anciens de l'ALN. Ils ont tous un passé conunun
trouble et honteux. Ils ont tous besoin de se refaire une
virginité et de consolider leurs positions. Comme à leur
habitude, ils ont mis au point une manipulation diabolique

pour parvenir à leurs fins.

      La destitution de Chadli était programmée bien avant
les résultats des élections législatives. Seule une victoire
du FIS pouvait pennetlre une redistribution des cartes. Exit
les petits clans parasitaires, et place à une politique consen·
suelle entre des hommes qui ont été à la même école :
celle de l'armée coloniale.

     Les élections législatives de juin 1991 ont été annu-
lées à la suite de la grève générale décrétée par le Front

islamique du salut. Cette grève, qui a fini par towner à
l'émeute et à l'insurrection civile, s'est terminée par l'ar-

restation des leaders du FIS, Abbassi Madani et Ali
Belhadj, et d'autres membres de sa direction. Ces empri-
   140   141   142   143   144   145   146   147   148   149   150