Page 209 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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syndicat du crime  207

     Alors que nous étions en pleine conversation, un
sous-lieutenant entra dans le bureau pour informer le
commandant Zoubir que, le matin, en sortant de chez lui,
il avait appris qu'une dizaine de cadavres jonchaient les
rues du quartier de Bachadjarah. Zoubir l'interrogea:

      - Tu as passé la nuit chez toi ?
     - Oui, ça faisait longtemps que je n'avais pas vu
ma famille.
     - Et qu'en pensent les gens?
      - Certains pensent que c'est les terroristes, et
d'autres disent que c'est l'œuvre de la SM.
      Le laissant dans le doute, Hadj Zoubir lui conseilla
d'éviter de rentrer chez lui, et de se montrer très prudent
s'il le faisait.
     L'officier sorti du bureau, le commandant Zoubir me
glissa, sur le ton de la confidence: « C'est une opération
de Bachir.» Sur-le-champ, je lui demandai d'appeler le
commandant Bachir pour prendre rendez-vous avec lui.
Sans hésitation aucune, Bachir m'invita à déjeuner avec

lui à la caserne de Ben Aknoun.

      Une heure plus tard, j'arrive au CMI, où il m'atten-
dait. Comme d'habitude c'est parti pour une discussion
sans fin sur tous les sujets. Plus de cinq heures. Nous
avons toujours beaucoup de choses à nous raconter. Cette
fois-ci, nous parlons beaucoup moins de théâtre et de
musique. La situation politique et la sécurité du pays sont
les sujets dominants de notre conversation. Bachir n'a pas

changé_ n me parle des grandes opérations qu'il a menées

ces derniers temps. Même si cela risque d'étonner les ama-
teurs de sensationnel, il a horreur de la torture et des offi-
ciers qui ont recours à cette méthode pour obtenir des
renseignements. En honune intelligent, il sait très bien que
toute information obtenue de cette manière est douteuse
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