Page 237 - La mafia des generaux-Hichem Aboud _Classical
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12. Le temps des marionnettes

     Tous les présidents qui se sont succédé depuis le
décès de Houari Boumediene sont sortis d'une pochette
strrprise et ont été proposés - imposés - au peuple dans un
suffrage aux forts accents de combine et de fraude. Ils sont
tous désignés par ce qu'on appelle pudiquement en Algérie
les décideurs. Autrement dit, les généraux du cabinet noir.

      Mais quel pouvoir a donc un chef d'État dont la dési·
gnation est décidée par un clan mafieux? Qu'il soit candi-
dat unique, ou élu dans des élections pluralistes, le
président de la République algérienne est toujours l'otage
de ceux qui le parrainent. Dans l'Algérie des généraux, nul
ne peut accéder à la magistrature suprême sans se sou-
mettre au club des onze.

      Chadli Bendjedid n'y aurait même jamais songé. Son
inculture est de notoriété publique. Dès son accession au
pouvoir, les blagues les plus cruelles circulaient au sujet
de son analphabétisme, et notanunent celle-là, qui illustre
le mieux l'image que se font les Algériens de leur pré-
sident :

     ( Étalé à plat ventre sur une plage de la côte oranaise,
le président Chadli offre son corps au soleil brûlant sous le
regard amusé de deux de ses gardes du corps. Ces derniers,
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