Page 10 - Des ailes pour le Brésil
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J’essayais d’imiter les natifs en me contorsionnant comme un
                  asticot, mais le résultat du spectacle n'avait rien de similaire avec les

                  déhanchements sensuels et chaloupés de nos voisins.
                      J’en ai tout de même gardé le goût de la danse.






















                              Ma sœur Guillemette, moi, et mon frère Gerard en 1942, pendant le carnaval.
                           Une autre impression me reste de cette époque, ce sont les

                  couleurs de la forêt tropicale de Tijucas, qui surplombe cette baie
                  magnifique ainsi que les claquements exaspérants et persistants des
                  pétards.

                      De très nombreuses années plus tard, je suis retourné dans ce
                  quartier dans l’espoir de retrouver un peu de mon enfance et les

                  vestiges de la maison.
                  Le pittoresque petit tramway coloré la bonde elétrico, me déposa

                  dans ce lieu de souvenirs en se faufilant à travers les collines où
                  s’étalent les tristes et dangereuses favelas.

                  Les odeurs moites indéfinissables des petites ruelles et des escaliers
                  sont les seules traces que j’ai retrouvées.
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