Page 11 - Des ailes pour le Brésil
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C’est dans ce lieu que fut tourné beaucoup plus tard, en 1964, le
                  film L’Homme de Rio avec Jean-Paul Belmondo.

                      Je  me  souviens  également  que  j’ai  tenté  d’imiter  Tarzan,
                  suspendu  à  un  rideau  de  ma  chambre,  certainement  une  grande

                  liane dans mon imaginaire. Cela se termina par un grave accident :
                  mon bras droit traversa la vitre d’une fenêtre ! Mes parents étant

                  absents, tout devient confus et brouhaha autour de moi. Mon sang
                  n’a jamais autant coulé. Ce n'étaient ni les premières balafres, ni les
                  dernières.

                  J’en porte encore au bras droit de longues cicatrices et des années

                  après,  sont  réapparus  des  morceaux  de  verre,  comme  pour  me
                  rappeler ma performance acrobatique !
                         Par la suite, faute de lianes, chères à l’auteur de Tarzan, j’ai

                  chevauché  les  genoux  de  mon  grand-père,  un  homme
                  impressionnant dont j’ai appris en prenant de l’âge qu’il avait été le

                  fondateur de la compagnie d’aviation l’Aéropostale.
                  Les épopées remarquables de ces intrépides pilotes sont devenues

                  des usines à rêves pour des générations d’hommes du monde entier.
                  En partie grâce au livre du Petit Prince d’Antoine Saint-Exupéry au

                  monde et également au rôle de Pierre Fresnais en France dans le
                  film « Au grand balcon ».

                  Mais le rêve n’est pas toujours monnayable et la destinée de mon
                  grand-père  Marcel  Bouilloux-Lafont,  à  qui  Jean

                  Mermoz apprit à voler - quand ce mot voulait dire
                  bien autre chose que le simple fait de savoir piloter
                  une  machine  périlleuse  -  mourut  oublié  de  la


                  France, à l’Hôtel Natal de Rio, le 2 février 1944.
                  Où est la gloire ?

                                                                                                                         Mon grand-père Marcel Bouilloux-Lafont.
                  Ce visionnaire aurait sans doute esquissé un sourire de satisfaction

                  en voyant son nom écrit parmi les plus connus dans l’histoire de
                  l’aviation mondiale (top cent) du XXe siècle, comme ceux de Jean

                  Mermoz, Paul Vachet et de Saint-Exupéry.
                         On disait de ces audacieux aviateurs « Qu’ils tutoyaient, la nuit

                  les étoiles, au son du ronron de leur moteur, souvent la tête dans les
                  nuages ».
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