Page 12 - Des ailes pour le Brésil
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Leur priorité était que le « courrier passe » en dépit de toutes les
intempéries.
Je porte comme deuxième prénom, hasard ou coïncidence, le
même prénom que celui de mon grand-père, Marcel, et également
celui de Noël qui se traduit en portugais par Natal - ville où je vis
maintenant depuis plusieurs années.
Les déménagements de la famille dont je ne percevais que les
conséquences sur ma vie quotidienne, nous ont ensuite amenés à
Santiago du Chili par la ligne du chemin de fer transandin
aujourd’hui abandonné, qui culminait à l’altitude de 3 176 mètres.
Cette ligne est connue comme la plus incroyable réalisation
d’ingénierie.
Son exploitation commença en 1910, le tunnel d’une longueur de
5 065 mètres, à l’altitude de 3 140 mètres.
Je crois me souvenir que j’avais eu mal à la tête, vraisemblablement
le mal des montagnes andines.
À Santiago, vers l’âge de sept ou huit ans, mon frère et moi étions
scolarisés à l’Alliance Française.
À la sortie de cet établissement, nous retrouvions les principaux
belligérants de la guerre.
Des bagarres homériques et quotidiennes se déroulaient contre les
garçons italiens et allemands.
Elles étaient un peu le sanglant chaos qui noyait nos pays respectifs.
Le fil des jours est devenu le fil de l’eau et j’ai appris à nager
en récoltant une autre cicatrice au front, apprenant durement à ne
pas sauter dans une piscine sans vérifier qu’elle est complètement
remplie !