Page 100 - Des ailes pour le Brésil

Fin 1979, je reçois un appel téléphonique d'un important client
qui me donne un rendez-vous dans ses bureaux, sans vouloir

m'expliquer la raison de son appel. Une grande fédération devait
marquer son centenaire en affrétant un navire de croisière, le

Daphné de la Costa-Línea C, dans les Caraïbes.
Je n'avais aucune connaissance du monde des croisières, c'était
un défi, qui devait être une opération aussi juteuse que prestigieuse.

L'homme providentiel fut Bernard qui avait été, entre autres
fonctions, directeur de croisière de la dernière compagnie de

croisières française Paquet. Pour organiser les excursions aux
escales ainsi que toute la logistique, nous avions pris une semaine de

voyage.
Le cahier des charges spécifiait des soirées thématiques à créer sur-

mesure, ce qui révélaient exceptionnellement compliqué à
organiser, durant les différentes escales.

Les deux escales de Port-au-Prince et Cap-Haïtien étaient
particulièrement délicates à mettre sur pied, du fait de la situation

politique de l’île, soumise à la dictature du président Duvalier
encore appelé « Papa Doc ».
Le folklore du pays, qui touche parfois au sacré, peut aboutir à

un conflit à n’importe quel moment. Mais j’ai gardé de cette époque
à Haïti, des souvenirs impérissables.

Dans une petite crique à Labadie devant l’Île de la Tortue, un
Français méridional, au passé vraisemblablement bigarré, avait