Page 102 - Des ailes pour le Brésil
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Plus tard, j’ai fait en voilier la seule croisière de ma vie ae jours,
                  dans les merveilleuses îles grecques.

                       Mon chiropracteur qui m’avait invité, avait loué un beau voilier,
                  au port du Pirée à Athènes. Avant le départ, prudent, car je n'avais

                  jamais fait de croisière ni même pratiquer la voile, je m’enquis de
                  ses capacités de navigateur. Fier de sa haute taille, il me répondit

                  avoir passé son brevet de pilote d'avion, ainsi que le brevet de marin.
                  Sa seule expérience comme skipper était, disait-il, une traversée de
                  la Méditerranée, de la Côte d'Azur à la Corse.

                       D’inattendues  anecdotes  nautiques  accompagnèrent  ces  dix

                  jours de croisière parsemés d'incidents, comme la perte répétitive de
                  notre ancre, d’ailleurs heureusement toujours récupérée.
                       Le  plus  pénible  était  l'amarrage  le  soir,  à  l’arrivée  dans  les

                  différentes îles. Pendant que notre cher pilote cherchait à s’amarrer
                  à d’autres voiliers sans faire trop de bruit ni de casse, je me cachais

                  de honte à l’intérieur de la cabine. À ces moments d’appareillage,
                  nous  entendions  les  invectives  et  quolibets  des  autres  marins,

                  exprimés en différentes langues étrangères contre notre pilote.
                       Une nuit, l’ancre s'étant détachée, nous avons dérivé au large

                  sans  nous  en  rendre  compte !  La  chance  nous  avait  souri,  nous
                  n’avions rien heurté, et n’avions que peu dérivé, mais surtout évité

                  les routes des cargos.
                       Le pire fut l’accostage à notre retour au port du Pirée, le vent de

                  « force  cinq,  mer  ridée »  s’était  malencontreusement  levé.  Notre
                  skipper breveté perdit tout simplement le contrôle du voilier. Nous
                  avons vécu des moments de panique. L’amarrage à la gaffe dans des

                  conditions  épouvantables  dura  plus  d'une  heure,  avec  l’aide
                  bienvenue d’un vrai marin du port. Cela aurait pu se terminer de

                  façon catastrophique.
                      Il  est  impossible  d’oublier  cette  péripétie  et  les  cris  qui

                  l’accompagnèrent. La coque du voilier avait aussi subi les dégâts dus
                  à l’incompétence de notre cher skipper - bon chiropracteur, mais

                  lamentable skipper. Malgré tous ces événements, je garde de ces îles
                  disséminées  dans  les  eaux  bleues  de  la  mer  Égée,  un  souvenir

                  inoubliable.
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