Page 41 - Des ailes pour le Brésil
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Les soirées angevines parfois très froides et surtout humides étant
peu salutaires pour sa santé, elle quitta sa veille abbaye pour l’Ariège
où le climat était plus salubre.
Je me pose toujours cette question : où a-t-elle pu trouver cette
énergie farouche, face aux difficultés de sa vie pour avoir pu élever
ses sept enfants, le mieux qu’elle ait pu, alors que ce n’étaient pas
réellement ses souhaits de jeunesse ?
Photo de ma mère dans sa tendre jeunesse.
Elle mourut très jeune, et trop jeune. (1913-1981)
Pendant des années, très souvent, je prenais le train le vendredi
soir pour Angers, où je la retrouvais avec joie, avant son départ pour
les montagnes des Pyrénées.
J’en profitais pour l’aider dans certains travaux pénibles de
restauration, comme poncer les nombreux volets, pour ensuite les
peindre.
Quelquefois en hiver, au lever du jour, quand la rosée couvre
encore la terre et les plantes, je partais chasser le canard dans les
immenses marais inondés de Briollay.
Un jour d’hiver polaire, je suis tombé dans un trou profond,
caché par un manteau de neige, mes cuissardes avaient pris l’eau
glacée et mes pas étaient devenus lourds et lents.
Heureusement, je n’étais pas trop loin d’une auberge Chez
Maxim, où j’ai pu me sécher devant un agréable et salutaire feu de
bois, suivi d’un réconfortant vin chaud avec une goutte de Grand
Marnier. Le froid vous casse les pieds et ensuite les engelures sont
douloureuses.
J’aurais pu y rester dans ce palude glacé, éloigné de tout où un
violent vent accompagné d’une épaisse chute de neige qui