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PELERINAGE  A  LANKA                              41




                   Dans la conversation qui suivit, le gouverneur raconta aux moines que, dans le
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            passé, des gens à la “ vue erronée ” (Micchæ-di††hi)  étaient venus à Lanka. C’était l’ère
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            du Kaliyuga . Ils avaient tout détruit, y compris les textes sacrés. A la suite de quoi des
            moines du Continent furent invités à venir sur l’île :

                 « Nous faisions venir des moines birmans
                 Et des moines siamois pour faire revivre les textes bouddhiques.
                 Nous apprenions le Dhamma, comme à Bangkok. »
                 C’est ce que nous disait le gouverneur et j’en ai pris note.            (vers 142)


                   Le vénérable Gruba Seng émit le désir d’aller rendre visite à l’Empreinte du
            pied du Buddha qui se trouvait à soixante-quinze milles de là. Le gouverneur, qui avait
            foi dans le Bouddhisme, mit un car à leur disposition. Le trajet dura cinq bonnes heures
            et les moines arrivèrent au pied de la falaise :

                 Nous dûmes gravir la colline.
                 Nous avions le cœur qui flanchait car il fallait nous agripper à un filin d’acier.
                 Si jamais nous lâchions prise nous tomberions
                 Et nos corps disparaîtraient probablement pour toujours.                (vers 148)

                   Après avoir franchi les cinq ou six relais de l’étape, les moines atteignirent leur
            but tout en se disant que c’était le désir de gagner des mérites qui les avait poussés à faire
            de si gros efforts.


                 Arrivés au sommet de la colline,
                 Toute le pays de Lanka s’offrit à nos yeux.
                 La vue de l’empreinte du pied du Buddha fut pour nous un vrai bonheur,
                 Et nous nous inclinions pour marquer notre respect.                     (vers 150)

                 Nous nous prosternions, conformément aux usages.
                 Nous joignions les mains et nous nous courbions tout en émettant le désir
                 De parvenir aux Trois Bonheurs et d’atteindre, tout au bout, le Nirvæ◊a.
                 Chacun de nous fit le même vœu.                                         (vers 151)

                   Le conteur ne put s’empêcher de rapporter une histoire merveilleuse que les
            habitants de la région lui avaient racontée, tout en précisant qu’il n’avait rien inventé :



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                 Les annales historiques rapportent que les Portugais, au XVI  siècle, se sont emparés de la dent du
            Buddha et l’ont emportée à Goa. Devant un public, ils l’ont pulvérisée dans un mortier, puis jetée dans un
            brasier, avant de disperser les cendres dans une rivière. Mais la dent réapparut peu de temps après sur l’île,
            « car une relique bouddhique est indestructible » (John Strong, op. cit. : 192-193).
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                 L’ère dans laquelle nous vivons est celle du Kaliyuga, la quatrième et la plus mauvaise. C’est l’ère
            de la dispute et de la discorde.
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