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Dans le texte, il est fait mention de poissons géants, que nous avons traduits par
e
“baleines ”, car ces mastodontes des mers étaient fort nombreux au début du XX siècle.
Mais quant à dire que les Næga, êtres mythiques assimilés aux serpents, et que les
crocodiles, animaux d’eau douce, pouvaient constituer un danger pour le bateau, cela
indique que les moines avaient une notion très vague du monde qui les entourait.
Ils surveillaient jour et nuit, sans dormir,
De crainte que les baleines, les serpents d’eau, les Næga et les crocodiles
Ne viennent heurter le navire et le faire chavirer. Le danger était omniprésent.
Ils faisaient attention à tout, pour assurer notre protection. (vers 92)
Après avoir demandé aux passagers de se mettre en rang, le médecin de service
leur ausculta le pouls pour voir s’ils étaient malades. Apparemment, tout allait bien.
Le Capitaine nous apprit que nous étions arrivés.
Chacun de nous était content et ravi.
C’était le 13è jour de la lune croissante, à sept heures.
Le navire entra dans les eaux territoriales de Colombo. (vers 95)
Une fois arrivés à destination, les moines durent se plier aux formalités d’usage
et répondre aux questions des agents de l’immigration et des douaniers qui, la plupart du
temps, se montraient méfiants et sourcilleux.
Quand l’ancre fut jetée, la sirène se fit entendre.
Des canots nous rejoignirent pour nous emmener au quai.
Aux questions qui nous furent posées,
Nous répondîmes par le canal de l’interprète et montrâmes nos papiers. (vers 96)
Comme les moines venaient d’une contrée réputée pour ses rubis, il n’était pas
étonnant qu’on leur demande s’ils avaient apporté avec eux des objets de valeur, qui
étaient lourdement taxées.
Nos papiers indiquaient que nous venions du Continent.
Les autorités de Colombo firent de nombreuses vérifications,
Disant que les pierres précieuses d’une valeur supérieure à cent [roupies]
Etaient soumises à une taxe. (vers 97)
Dans les relations de voyage, il est souvent mentionné que les passagers étaient
fouillés avec soin par les douaniers. Les moines, pour leur part, découvraient, non sans
étonnement, que les objets les plus usuels étaient eux aussi soumis aux droits.
Tout était taxé.
Le taux était de douze pour cent,
Même pour les effets personnels, comme les allumettes et les bâtonnets d’encens.
Tels étaient les règlements. (vers 98)

