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                Le fait de quitter la ville où les moines ont vécu depuis leur naissance les plongea
        dans une sorte de nostalgie. Ils se demandèrent ce qui les attendait au-devant d’eux
        d’autant que les conditions du voyage n’étaient pas des plus confortables.

             A l’annonce des consignes de sécurité,
             Nous nous en remettions fermement à nos mérites.
             Découragés et tristes, nos pensées nous ramenaient à la grande ville de Keng Tung,
             Tristes mais désireux d’aller à Lanka, alors que nos moyens étaient fort modestes.
                                                                                        (vers 75)
                Le manque de fonds obligeait les pèlerins à voyager sur le pont alors que des
        passagers fortunés logeaient dans des cabines. Ils furent, de ce fait, exposés aux

        intempéries, ce qui les fit beaucoup souffrir.
             Nous n’avions pas beaucoup d’argent,
             Mais nous avions la foi. Qu’importe ! Morts ou vivants, nous voulions avant tout
                    voir la grande cité de Lanka
             Et nous prosterner devant les reliques du Buddha.
             Nous étions avec les coolies qui entretenaient le feu.                     (vers 77)

                Habitués jusqu’ici à vivre dans leur monastère, où ils étaient respectés par des
        fidèles, qu’ils fussent humbles paysans ou sérénissimes princes, les moines découvraient
        pour la première fois la vraie vie et ses inégalités, ce qui ne manquait pas de les chagriner.

             Dans une situation aussi précaire, nous essayions néanmoins de garder le moral.
             Les cendres et la poussière nous salissaient et les fagots de bois nous servaient
                    d’oreillers.
             Sur le bateau, l’ambiance était des plus moroses.
             Ceux qui avaient les moyens étaient plus heureux que nous.                 (vers 78)

             Au petit matin, il fallait vite se lever et ranger nos effets personnels ;
             Debout et alignés, nous devions les empaqueter et les garder sur nous,
             Pendant que les coolies faisaient le ménage
             Avec une pompe à eau, partout.                                             (vers 80)

             Nos affaires étaient mouillées tous les jours.
             Il en était ainsi durant tout le voyage.
             « Ecoutez, ô vous, hommes et femmes,
             Le voyage en bateau n’était pas aussi confortable qu’on le pensait. »        (vers 82)

                Le désir de tout bouddhiste est de parvenir au Nirvæ◊a, où s’anéantit toute douleur,
        mais le chemin pour y parvenir est parsemé d’obstacles et le commun des mortels que
        nous sommes a bien du mal à franchir. La foi dans l’enseignement du Buddha et l’obser-
        vance des préceptes constituent néanmoins une première étape menant à la Béatitude
        suprême.
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