Page 110 - ANGOISSE
P. 110

- Et tu suggères quoi ?
        - On fouille tous les vestiaires et on verra bien si on y trouve des seringues.
        - Ouais, c’est une bonne idée ! Clamèrent plusieurs ouvriers sur le même ton.
           Une colonne improvisée commença à se former afin de se diriger vers les
        vestiaires. Une femme proche de la retraite s’interposa alors pour leur barrer
        le  passage,  bien  que  son obstacle  fût  celui  d’une  plume  face  à  une masse
        compacte à la tête de laquelle se trouvait celui qui avait suggéré cette idée.
        - Vous êtes devenus totalement fous, vous ne pouvez pas faire ça.
        - Et pourquoi Marie ?
        - Parce que c’est illégal. J’approuve l’idée que les vestiaires soient fouillés de
        fond en comble pour savoir si des seringues s’y trouvent mais il faut demander
        aux flics de le faire. Ils ont le droit, eux.
        - Tu crois qu’ils ne sont pas occupés en ce moment ? Tiens, demande à Denise
        dont le mari est policier, si c’est pas le branlebas de combat chez eux depuis
        hier. Ils sont totalement débordés et avant qu’ils ne débarquent ici, l’eau je
        peux  te  le  garantir  aura  coulé  sous  les  ponts.  Et  en  attendant  s’il  y  a  un
        coupable parmi nous, il aura eu largement le temps de faire disparaître toutes
        les preuves. C’est ça que tu veux ?
        - Non, bien sûr que non.
        - Alors tu nous laisses passer et nous autres on fait ce qu’on a à faire.
           La  troupe,  puisque  c’est  ainsi  qu’on  pouvait  désormais  la  qualifier
        s’engagea  sans  hésitation  dans  l’escalier  métallique  conduisant  jusqu’aux
        vestiaires à l’étage. Alors que les derniers se trouvaient encore sur les marches,
        l’ordre fusa.
        - Ce n’est pas la peine de rentrer tous en même temps car sinon ce sera la
        pagaille. Je propose que l’on forme des groupes de deux. L’un pour…
        - Ou l’une, l’interrompit une jeune femme.
        - Si tu veux. Donc l’un ou l’une pour fouiller et l’autre pour surveiller ce qui est
        fait. Une seringue est facilement dissimulable.
        - Tu soupçonnes que quelqu’un parmi nous soit un terroriste ?
        - Pourquoi pas ? C’est pour cette raison qu’il faut prendre des précautions.
        - Et comment on fait pour ouvrir les portes des vestiaires ? Y’a des cadenas
        partout.


                                         110
   105   106   107   108   109   110   111   112   113   114   115