Page 174 - ANGOISSE
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- Veux-tu que je nous fasse apporter un peu de café.
- Pas un peu ! Un saladier complet s’il te plaît et si en plus je peux avoir deux
aspirines, ce serait super. J’ai le crâne qui va exploser. D’autre part, je présume
que tu n’as pas de douche ?
- Exact. Personne n’a jamais pensé à en faire installer une. Par contre j’ai un
petit cabinet de toilette qui devrait permettre de te rafraîchir pour te remettre
les idées en place.
Le ministre de la santé ne se fit pas prier une seconde fois et se rendit dans
la direction que son collègue lui désigna. Pendant les courtes minutes au cours
desquelles il fut absent le ministre de l’intérieur avait tenté de remettre un peu
d’ordre dans les chaises et les fauteuils. Et jugeant qu’il régnait dans la pièce
quelques odeurs sans doute peu engageantes de leur sommeil agité opta pour
ouvrir la fenêtre avant rapidement de se raviser.
- Bon sang ! Jura-t-il, quand cette foutue canicule va-t-elle enfin s’achever.
Son collègue apparut alors sur le seuil du bureau. Celui-ci semblait
métamorphosé et personne n’aurait pu imaginer que quelques minutes à
peine plus tôt, il avait les traits creusés et le visage bouffi par le manque de
sommeil.
- Dis-donc, tu as accompli des miracles !
- Ne te moque pas de moi, je t’en prie.
- Bien au contraire. Je suis tout bonnement ébahi de la vitesse à laquelle tu
sembles avoir récupéré.
- Rien de miraculeux en fait. Il s’agit d’un petit cocktail de vitamines de ma
composition que je garde toujours sur moi en cas de besoin. Il m’en reste
suffisamment si tu en veux.
- Je te remercie mais j’ai peur que dans l’état d’agitation nerveuse dans lequel
je me trouve depuis que j’ai ouvert les yeux cela ne produise chez moi un
cocktail explosif.
- Pas de problème mais au cas où…
- Je pourrais compter sur toi.
On vint leur apporter le petit-déjeuner que le ministre de l’intérieur avait
commandé. Deux thermos de café fumant ainsi que quelques viennoiseries
datant manifestement de la veille.
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