Page 178 - ANGOISSE
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risques encourus. Dans un passé encore récent, cela lui paraissait pourtant
déjà bien lointain, il avait eu parfois des discussions houleuses avec les
syndicats des représentants des forces de l’ordre aussi appréciait-il à leur juste
valeur, leur engagement, leur dévouement, au service de la nation dans ces
circonstances difficiles au cours desquelles la République pouvait ployer et
peut-être même se rompre.
A 10h42, la première vraie bonne nouvelle tomba. Deux hommes dans la
banlieue bordelaise venaient d’être interpellés à leur domicile après n’avoir
opposé qu’une maigre résistance. Des seringues et des aiguilles ainsi que de la
poudre avaient été trouvés dans une pièce qui ressemblait à s’y méprendre à
un véritable petit laboratoire. Les deux ministres se regardèrent, ne sachant
pas vraiment ni l’un ni l’autre s’il était temps de faire preuve d’un premier
soulagement.
- Soyons prudents, indiqua à voix basse le ministre de l’intérieur. La poudre
retrouvée n’est peut-être simplement que de l’héroïne ou de la cocaïne.
- Tu penses qu’il puisse s’agir de dealers et non de terroristes ?
- A vérifier mais en attendant je pense qu’il est largement prématuré de crier
victoire.
Leur patience n’eut pas longtemps à être mise à rude épreuve. A peine cinq
minutes plus tard, c’était cette fois-ci à Wazemmes, quartier de la mégalopole
lilloise qu’un groupe de cinq personnes avaient été arrêtés. Le RAID avait dû
intervenir en première ligne dès lors que ceux-ci s’étaient retranchés dans leur
appartement, sans doute avisés par des informateurs de l’arrivée des forces
de Police. Conformément aux consignes reçues, en prenant le moins de risques
possibles pour les autres occupants de l’immeuble, l’assaut avait été donné
quasiment immédiatement. Après un feu nourri des deux belligérants, les
policiers étaient parvenus à entrer de force en abattant deux des cinq hommes
présents. Morts les armes à la main en rêvant sans doute déjà au paradis qui
leur était promis par les vendeurs d’illusions. Les trois autres beaucoup plus
âgés avaient finalement fait le choix de ne pas mourir en martyrs en se rendant
bien compte que tout était fini pour eux. Les policiers avaient découvert un
véritable arsenal comprenant les habituelles kalachnikov ainsi que des
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