Page 179 - ANGOISSE
P. 179

explosifs  que  les  terroristes  s’apprêtaient  manifestement  à  utiliser.
        L’intervention  rapide  et  efficace  du  RAID,  seule,  les  en  avaient  empêchés.
        Après  la  sécurisation  de  l’appartement  ce  fut  au  tour  des  policiers  de  la
        scientifique d’intervenir. Contrairement à l’accoutumée d’une scène de crime
        traditionnelle,  ceux-ci  étaient  revêtus  de  combinaisons  étanches  en  ayant
        parfaitement à l’esprit que s’ils découvraient de la ricine, celle-ci pouvait être
        tout autant dangereuse et mortelle par simple inhalation. Ils n’eurent pas à la
        chercher  durant  très  longtemps.  Une  trentaine  de  tubes  non  étiquetés
        trônaient sur le rayonnage d’une étagère de la pièce principale, à côté d’une
        boîte en carton contenant de simples gants en latex. Par bonheur les tubes
        étaient intacts, aucun n’ayant reçu de balles ni d’éclats. Le responsable des
        opérations scientifiques savoura ce moment de soulagement en n’osant pas
        imaginer les conséquences dramatiques que cela aurait pu avoir, a fortiori si
        les terroristes avaient eu le temps matériel de déclencher leurs explosifs. Celui-
        ci souleva précautionneusement l’un des tubes et avant de le déposer dans
        une  caisse  de  transport,  en  estima  intuitivement  le  poids.  Au  moins  une
        centaine de grammes jugea-t-il tandis qu’il se mettait à frémir de frayeur. Se
        trouvait  devant  lui  pas  moins  de  trois  kilos  de  ce  poison  létal.  Il  ne  put
        s’empêcher d’effectuer un rapide calcul. A raison de 20 mg/kg, chaque tube
        était susceptible de provoquer la mort de près de mille personnes. Avec ces
        trente  tubes  c’était  une  ville  de  trente  mille  habitants  qui  pouvait  voir
        disparaître la totalité de sa population en seulement quelques heures !

           Chaque minute qui s’écoulait apportait son lot de nouvelles plus ou moins
        bonnes.  Parmi  ces  dernières  figurait  indéniablement  le  fait  que  la  grande
        majorité de la communauté musulmane apportait son soutien aux forces de
        l’ordre. Parfois de manière purement passive en laissant les policiers pénétrer
        à l’intérieur de leur cité dans laquelle quelques heures plus tôt les forces de
        l’ordre n’auraient pu poser le pied sans être accompagnés d’une compagnie
        de CRS ou de gardes mobiles. En tout cas aucun incident n’avait jusqu’alors été
        à déplorer avec la population, notamment musulmane, et intérieurement les
        deux ministres s’en félicitaient dans la mesure où il était fondamental à leurs
        yeux que lors de la communication qui serait réalisée dans les heures à venir,
        les français puissent comprendre et assimiler leur rôle actif dans le combat

                                         179
   174   175   176   177   178   179   180   181   182   183   184