Page 180 - ANGOISSE
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livré  contre  le  terrorisme.  Sous  peine  de  voir  la  situation  dégénérer  en
        véritable  guerre  civile  dans  un  amalgame  sulfureux  et  nauséabond  que
        certains avaient malheureusement déjà accompli.
           Au rayon des bonnes nouvelles encore, les interpellations se multipliaient
        dans  toute  la  France  avec  la  découverte  bien  souvent  de  tout  l’arsenal  du
        parfait petit terroriste. Les stades commençaient lentement à se remplir et
        chacun prit alors conscience que si l’idée était en apparence excellente en
        regard de l’urgence de la situation, celle-ci ne pouvait en revanche être que de
        nature provisoire. Se poserait nécessairement à court terme la question de
        savoir que faire de cette masse d’individus. Les deux ministres tentèrent de
        balayer cette question majeure qui demeurât néanmoins présente dans leurs
        esprits dans la mesure où il leur était impossible de l’effacer. Seulement d’en
        différer le traitement.
           Côté  mauvaises  et  parfois  tristes  nouvelles,  les  services  du  ministère
        avaient déjà enregistré près d’une cinquantaine de policiers ou gendarmes
        blessés plus ou moins grièvement lors des interpellations. Trois d’entre eux
        étaient  morts  lors  d’échanges  de  coups  de  feu  mais,  c’était  une  maigre
        satisfaction, aucun membre des forces de l’ordre n’avait été touché, autre que
        superficiellement, lors de l’usage, dans quelques cas, de ceintures d’explosifs.
        La vidéo  de  leurs  dizaines  de  collègues victimes,  la veille,  dans  la  banlieue
        lyonnaise d’une bombe humaine, avait marqué profondément les esprits aussi
        l’approche  de  toute  personne  suspecte  déclenchait  systématiquement  une
        riposte immédiate visant à abattre l’intrus sans sommation. Fut-il une femme
        ou un enfant. Les traumatismes psychologiques seraient à gérer. Plus tard.
        Beaucoup plus tard.

           Le ministre de la santé consulta sa montre. Près de douze heures. Il était
        largement temps pour eux d’y aller à moins de faire patienter des journalistes
        qui  n’appréciaient  pas  particulièrement  cet  exercice.  Il  ne valait mieux  pas
        entraîner leur courroux sous peine de voir leurs articles ou leurs reportages
        parsemés de commentaires peu amènes. Ce qui n’était pas franchement le but
        recherché lors de cette conférence de presse dont l’objectif avoué et avouable
        était de communiquer auprès de la population française dans son ensemble.


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