Page 169 - ANGOISSE

- En résumé, dès le début de la crise sanitaire provoquée par la ricine, le
ministre de la défense a souhaité, compte tenu de son ampleur, y mettre fin
de manière radicale. Si on veut faire simple et direct, son seul objectif a dès
lors été d’éliminer, j’entends physiquement, tous les terroristes et bien plus
dramatique et odieux encore, toutes les personnes de confession islamique.
Même si je vous le concède aisément on ne peut pas assassiner cinq millions
d’individus en même temps ou du moins un temps extrêmement rapproché, il
s’agit du but qu’il compte bien mettre en œuvre par tous les moyens dès lors
qu’il aura les mains totalement libres.
- C’est totalement dément ! Cet individu se prend pour la réincarnation d’Hitler
en personne sauf qu’au lieu de viser le peuple juif, c’est le peuple arabe qui est
la cible de sa vindicte.
- Je ne vous le fais pas dire. Comme vous pouvez l’imaginer nous nous sommes
opposés avec les moyens dont nous disposons et jusqu’à présent nous sommes
parvenus à le museler tant bien que mal. Au moins partiellement car même s’il
est encore trop tôt pour l’affirmer avec certitude, il me paraît hautement
vraisemblable que nous pourrions retrouver son ombre sinistre derrière de
nombreux actes de provocation à la haine, voire d’assassinats directs, lors de
ces dernières heures.
- Comme mettre le feu à la grande mosquée de Strasbourg après y avoir
enfermé mille cinq cents de nos fidèles ? Questionna le responsable du CFCM
d’une voix étreinte par l’émotion.
- Trop tôt pour l’affirmer comme vous l’a dit mon collègue, intervint le ministre
de l’intérieur. Vous avez compris que notre souhait est de vous communiquer
des faits et non des hypothèses. Il serait extrêmement aisé de notre part de
vous mentir dans le dessein d’emporter votre adhésion à tout prix mais ce
n’est pas ce que nous sommes venus rechercher auprès de vous en veillant,
bien au contraire, à être les plus transparents possibles à votre égard. Je peux
malgré tout vous indiquer, concernant ce drame survenu à Strasbourg, que
suivant un premier rapport confidentiel dont j’ai pu prendre connaissance, la
foule de ces fanatiques ultra-nationalistes était menée par un homme dont
l’apparence et la manière de délivrer ses ordres pouvait laisser facilement
penser qu’il s’agissait d’un militaire ou d’un ancien militaire.

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