Page 193 - ANGOISSE
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Paris, Ministère de la Défense – 16 Juin – 16h03
Le groupe de volontaires formé pour la circonstance était pour le moins
hétéroclite même si tous étaient animés de la volonté commune de mettre fin
à la tentative de coup d’état militaire. On pouvait retrouver indifféremment
des policiers, des gendarmes, en tenue, en civil, des membres du RAID ou du
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GIGN avec à leur tête le Ministre de l’intérieur qui avait été convaincu d’enfiler
un gilet pare-balles après s’être muni, dans l’artillerie du ministère d’un
RMR357 Magnum et d’un bon nombre de cartouches. L’un des membres du
groupe, commandant d’une compagnie de CRS, avait eu la bonne idée
d’emporter avec lui un mégaphone avec le secret espoir que cette
confrontation se solde par des négociations sans avoir à échanger de coups de
feu. Son souhait fut vite balayé dès qu’ils parvinrent devant les lourdes portes
du ministère totalement verrouillées. Aussitôt quelques fenêtres de l’étage
s’ouvrirent brusquement, faisant apparaître les silhouettes de militaires qui
commencèrent à arroser la rue avec des rafales de mitraillette. Quatre
membres du groupe s’effondrèrent sur le sol, blessés à mort, sans avoir eu le
temps de riposter. Le Ministre, se rendant compte de l’erreur de cette attaque
de front, enjoignit ses hommes à se replier jusqu’à l’angle de la rue toute
proche afin de se protéger. Dans le même temps il se remémora qu’il y avait
une petite porte discrète à l’arrière du bâtiment et ordonna à cinq de ses
hommes de s’y rendre afin d’empêcher toute sortie. Tout allait très vite et il se
rendit rapidement compte que leur impréparation de cette action risquait de
virer à un échec cuisant et sanglant. En réalité, dans son esprit, même s’il avait
évoqué une mission dangereuse, il n’était pas parvenu à imaginer que
l’interpellation ne puisse être autrement que pacifique. Cela dépassait son
entendement.
- Que fait-on maintenant ? Questionna un policier à côté de lui.
Il ne savait que répondre. Quatre vies qu’il avait déjà sur la conscience
venaient d’être perdues et une partie de lui-même ne pouvait accepter qu’l y
en ait d’autres. C’est alors qu’un membre du GIGN vint à son secours.
6 GIGN : Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale
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