Page 198 - ANGOISSE
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Le ministre était également anxieux en approchant de l’Elysée à l’idée de
découvrir un palais en ruines et en cendres. Le scénario du ministère de la
défense allait-il se reproduire ? C’est donc quelque peu soulagé qu’il vît en
arrivant que le bâtiment présidentiel était encore debout. Toutefois par
précaution il demanda que l’on prévienne une équipe de démineurs en
insistant sur le fait qu’ils devaient impérativement venir sur place
immédiatement.
A leur arrivée, ils aperçurent qu’un homme descendait les marches du
perron pour venir à leur rencontre. L’individu n’était pas armé même si
l’intéressé était dans le viseur de la plupart du groupe d’intervention tant la
mémoire de la ceinture d’explosifs demeurait solidement ancrée dans les
mémoires de chacun.
- Ne tirez pas ! Hurla-t-il.
- Arrêtez-vous, cria le ministre alors que l’individu n’était plus qu’à une
vingtaine de mètres de distance.
L’homme stoppa sa course et leva ostensiblement les bras en l’air.
- Maintenant, très lentement, vous allez ouvrir votre veste et la jeter par terre.
Vous ferez ensuite la même chose avec votre chemise.
L’homme comprit sans doute le but de cette demande et s’exécuta en
évitant tout geste trop vif malgré sa nervosité parfaitement visible. Lorsqu’il
fut torse-nu et que tout risque fut écarté, le ministre s’adressa de nouveau à
lui.
- C’est bien. Venez nous rejoindre sans courir.
Ce qu’il fit bien volontiers en se rendant compte, soulagé, qu’il avait
manifestement réussi son examen de passage. Il fut rapidement fouillé tandis
qu’il commençait à fournir ses premières explications.
- Je suis Roger LEBLANC, c’est moi qui suis chargé de tout le protocole de
l’Elysée. J’étais retenu au palais jusqu’à présent par une vingtaine de militaires
jusqu’à ce qu’ils s’enfuient quelques minutes avant que vous n’arriviez.
- Vous voulez dire qu’il n’y a plus aucun militaire à l’intérieur ?
- C’est cela, oui.
- Et le Président ?
- Je n’ai pas encore eu le temps de le vérifier mais je présume qu’il doit encore
être enfermé dans le bunker. Si la question que vous me posez est de savoir
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