Page 202 - ANGOISSE
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Vingt trois heures venaient tout juste de sonner lorsque le responsable de
l’équipe de déminage parut enfin.
- C’est bon, fit-il sur un ton las, tout est sécurisé dans l’aile Est. Nos amis
militaires n’avaient posé aucun explosif. De notre côté nous allons poursuivre
notre travail dans le reste du bâtiment et maintenant c’est à vous de jouer
pour libérer notre Président.
Le ministre se releva douloureusement du siège improvisé où il s’était
finalement assis et invita ses hommes à en faire de même.
- Dix d’entre vous vont rester ici afin de sécuriser nos arrières. On ne sait
jamais. La consigne est simple. Personne n’entre tant que je n’en aurai pas
donné l’ordre. Les autres, vous venez avec moi.
Etant donné qu’il connaissait déjà assez bien les lieux, il n’eut aucune
difficulté à serpenter dans les dédales du sous-sol conduisant jusqu’au bunker.
La plupart en arrivant furent surpris de trouver ce qui ressemblait en
apparence à une simple porte alors qu’ils avaient imaginé un dispositif
semblable à ceux que l’on pouvait retrouver dans les coffres-forts des
banques.
- Oui, je sais à quoi vous pensez sans doute et j’ai eu la même réaction que
vous en voyant cette porte au demeurant plutôt banale dans son aspect mais
je peux vous certifier que celle-ci pourrait résister à une explosion nucléaire.
Ne vous fiez donc pas aux apparences, elles sont bien souvent trompeuses.
Le ministre chercha alors l’interphone permettant de communiquer avec
l’intérieur du bunker. Il eut un geste d’hésitation avant d’enfoncer le bouton
en se demandant si le Président était encore vivant à l’intérieur. Son
inquiétude fut de très courte durée puisque pratiquement aussitôt la voix
familière répondit.
- Que voulez-vous encore !
- C’est moi Monsieur le Président. Votre ministre de l’intérieur. Nous sommes
venus vous délivrer.
Le son n’était pas parfait mais ce dernier aurait alors juré qu’il avait perçu
un souffle de soulagement de l’autre côté de la paroi.
- Connaissez-vous la procédure pour ouvrir la porte ?
- Oui Monsieur le Président. Patientez encore quelques instants.
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