Page 105 - L'Empreinte du temps
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- Puisque vous le croyez…
- Je veux vous dire, indiqua-t-elle en haussant plus qu’elle ne l’aurait
espéré le timbre de sa voix, que je pense que vous n’êtes peut-être
pas le coupable de ce meurtre mais que vous couvrez alors l’identité
du véritable auteur.
- L’idée est intéressante. Je n’aurais donc été que le témoin de cette
boucherie ?
- Pourquoi utilisez-vous ce terme de « boucherie ». La presse n’a
jamais parlé des circonstances de l’homicide ?
- Secret de polichinelle ! Le voisin qui a retrouvé le corps de cette
vieille femme a raconté à qui voulait bien l’entendre dans le quartier
qu’il y avait du sang partout. De là à penser qu’il s’agissait d’une
boucherie, vous me concéderez aisément qu’il n’y a qu’un pas n’est-
ce pas ?
- Pour quelle raison réfutez-vous cette idée que vous n’auriez pu être
que témoin de ce que vous qualifiez vous-même de boucherie ?
- Vous croyez que je ne vous vois pas arriver avec vos gros sabots ? A
croire que vous me prenez vraiment pour un imbécile. Si j’accepte
l’idée d’avoir été témoin cela signifie également que j’accepte le fait
que mes empreintes aient pu être retrouvées sur place. Ce qui est
totalement inexact ! Vous comprenez bien ? INEXACT !
Il venait de découper très distinctement chaque syllabe de cet
adjectif tel un enseignant durant une dictée. Il n’y aurait rien de plus
à tirer de cet individu pour l’instant pensa Clarice. La solution pour
débloquer ce refus absolu d’admettre l’évidence ne pouvant venir
que d’une autre option. Et la plus évidente consistait maintenant à
réaliser une perquisition au domicile de Gilles SOURIQUET. Une
fouille en règle de chaque recoin de son domicile ainsi que du jardinet
extérieur avec l’espoir d’y découvrir des indices déterminants tels
que des traces du sang de la victime. Compte tenu de la quantité
d’hémoglobine versée il était vraisemblable, dans l’esprit de
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