Page 108 - L'Empreinte du temps
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- On doit faire une perquise au domicile de SOURIQUET, le mec pour
lequel tu as trouvé une correspondance avec les empreintes. Je suis
persuadée ou du moins j’espère qu’on pourra trouver des traces de
sang chez lui provenant de la victime mais comme le bonhomme est
du genre méthodique obsessionnel je ne serais pas surpris qu’il ait
déjà effectué un grand nettoyage.
- Donc reprit Laurent, tu souhaiterais ma présence pour que je fasse
le nécessaire, avec mon matériel de petit chimiste, pour déceler les
traces invisibles à l’œil nu ?
- Tu as tout compris.
- Et bien entendu c’est urgent ?
- La garde à vue ne sera pas éternelle.
- C’est bien ce que je disais. Comme d’habitude c’est urgent.
- Désolée.
- Ne sois pas désolée. Ce n’est pas de ta faute si on est en sous-
effectifs. Je dois terminer un rapport sur le dernier meurtre de
l’étrangleur et je peux être chez vous disons dans deux heures.
- Génial !
L’entretien téléphonique qui suivit avec son patron se révéla
nettement plus laconique qu’elle ne l’avait imaginé. Il l’avait écouté,
sans l’interrompre, lui rendre compte des derniers éléments de
l’enquête mais l’homme lui avait paru préoccupé. Comme si cette
écoute n’avait été que purement mécanique entrant par une oreille
et sortant par l’autre sans passer par la phase enregistrement. Il
s’était contenté à la fin de lui indiquer qu’il la remerciait avant lui-
même de raccrocher. Clarice n’était pas pour autant perplexe face à
ce comportement inhabituel du commissaire, se demandant
simplement comment un homme tel que lui parvenait à supporter à
longueur de journée la pression de sa hiérarchie lui réclamant de faire
toujours plus avec moins. Sans lui donner de baguette magique.
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