Page 107 - L'Empreinte du temps
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L’ordre des appels lui parut logique. Elle commença par
téléphoner à l’identité judiciaire qui occupait un autre bâtiment à
deux pâtés de maisons du commissariat. La simplicité aurait voulu
que l’ensemble des services de Police occupent le même bâtiment
mais la simplicité n’était manifestement pas le mot d’ordre de
l’administration qui se complaisait encore bien trop souvent dans des
méandres inextricables. Cela faisait partie des choses avec lesquelles
elle devait composer à moins de se heurter à un mur de pierres.
Clarice demanda l’officier de permanence et on la transféra sur un
nouveau poste.
- Laurent ? fit-elle en entendant la voix familière. C’est donc encore
toi qui a le bonheur d’être de permanence ?
- En ce moment on a plusieurs malades et du coup on m’a demandé
de rempiler pour une nouvelle semaine. En fait, se reprit-il, on ne m’a
pas tout à fait demandé mais plutôt obligé à revenir en troisième
semaine sans avoir eu un seul jour de repos. Dans le privé, pour moins
que ça, n’importe quel employeur se serait déjà retrouvé devant les
prud’hommes mais chez nous tu commences à comprendre
comment ça marche. Pas la peine de te faire un dessin.
- Alors d’autant plus désolé de te déranger.
- Dis-moi ce qui t’amène ?
- Tout d’abord je voulais en profiter pour te remercier pour ton
commentaire lorsque j’étais en compagnie de Philippe dans le bureau
de notre patron. Cela m’a fait plaisir que tu compatisses à ce qui s’est
déroulé devant cette foutue caméra de télévision.
- Cela s’appelle de la solidarité Clarice. Si un collègue est dans la
merde, le rôle de chacun est de l’aider dans la mesure de ses moyens
à l’en sortir. Bon maintenant, viens-en aux faits.
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