Page 109 - L'Empreinte du temps
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Clarice se leva afin de jeter un œil furtif dans son bureau. Tout
avait l’air normal. Philippe se sortait à merveille de la tâche confiée
sans qu’elle n’en soit toutefois surprise tant son collègue lui paraissait
naturellement fiable aussi bien professionnellement que sur le plan
humain.
Il était temps désormais d’appeler la Juge d’Instruction même si la
policière avait parfaitement conscience qu’elle aurait dû
normalement le faire beaucoup plus tôt. Sauf qu’elle avait voulu
préalablement procéder à l’audition dans l’espoir de téléphoner en
lui faisant part d’aveux circonstanciés. Elle reconnut pour elle-même
qu’elle avait été bien trop présomptueuse mais la partie n’était pas
terminée pour autant.
- Madame le Juge d’Instruction bonjour, Lieutenant DARBOT au
téléphone.
- Oui lui répondit une voix dénuée de toute agressivité. Vous avez du
neuf ?
- Je viens de terminer la première audition de Gilles SOURIQUET dont
nombre d’empreintes ont été retrouvées sur les lieux du crime.
- Et résultat ?
- Pour faire court, il ne cesse de répéter que ces empreintes ne sont
pas les siennes.
- Il ne peut pourtant pas nier une telle évidence.
- C’est précisément ce que je lui ai indiqué mais il n’en démord pas.
- J’avoue ne pas comprendre son système de défense.
- A ce propos il a refusé d’être assisté par un avocat.
- Finalement, poursuivit-elle après quelques secondes de réflexion,
ce n’est peut-être pas si idiot que ça. Le fait de refuser de se faire
assister par un avocat peut laisser supposer, à ceux qui veulent bien
l’entendre, qu’il ne veut pas être défendu car il est tout simplement
innocent. Il n’y a que les coupables qui ont besoin d’un avocat. C’est
du moins ce que pourraient supposer des jurés lors d’une audience
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