Page 12 - L'Empreinte du temps
P. 12

nauséabondes de chair parfois en état de putréfaction d’éviter de
          vomir. Ce qui faisait évidemment désordre lors d’une enquête. Elle
          n’avait pas oublié le conseil et se l’était bien volontiers approprié.
            Devant  le  seuil  de  cette  pièce  qui  se  révélait  être  une  salle  à
          manger elle chercha à se concentrer. A partir de cet instant, chaque
          détail pouvait compter et il convenait de s’en imprégner. La pièce
          avait  été  mitraillée  sur  un  plan  photographique  mais  même  le
          meilleur des clichés ne pouvait restituer totalement l’ambiance de la
          scène de crime. Il y avait dans son esprit la technique au travers de la
          recherche  de  traces  ADN,  d’empreintes  digitales  notamment  et
          l’intuition de  l’enquêteur.  Cette  part d’impalpable  qui  déterminait
          l’orientation des investigations à venir.
          - Bon, se remémora-t-elle tout en se parlant à elle-même comme
          pour  mieux  enregistrer  les  informations,  à  confirmer  mais  il
          semblerait que la serrure de la porte d’entrée de la maison n’a pas
          été forcée. Ce qui signifierait a priori que soit l’agresseur possédait
          les clés ou un double de celles-ci, soit qu’il connaissait déjà sa victime
          qui l’a laissé entrer chez elle sans aucune appréhension.
            Consciente que la mémoire était fragile elle commença à prendre
          des notes sur son bloc. Graphisme illisible par nulle autre personne
          qu’elle-même  à  moins  d’être  un  spécialiste  accompli  des
          hiéroglyphes. Elle notait ce qu’elle voyait, ce qu’elle ressentait, sans
          ordre  précis  d’une  écriture  saccadée  emplie  de  nombreuses
          abréviations.
          - Pourquoi as-tu noté « agresseur » ma petite Clarice. Comme si tu
          pensais déjà qu’il ne puisse s’agir que d’un homme. Ne fermer aucune
          porte avant d’être parfaitement sûre de pouvoir la verrouiller. Par
          contre tu peux noter car il s’agit d’un fait, que sous toutes réserves
          du rapport de l’IJ, il semblerait qu’il n’y ait aucune trace de sang dans
          le couloir. L’homicide a donc été perpétré dans cette salle à manger.


                                          12
   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17