Page 10 - L'Empreinte du temps
P. 10
Clarice pénétra dans le couloir d’entrée et fut accueillie par un
jeune gardien de la Paix qui devait sensiblement être de son âge. Elle
ne le connaissait pas encore mais se mit spontanément à le tutoyer
comme il était généralement de coutume.
- Bonjour, Lieutenant DARBOT. Tu es arrivé le premier sur les lieux ?
- Oui avec le Brigadier, lâcha-t-il d’une voix quelque peu éteinte. Mais
il va revenir, se reprit-il aussitôt. Il est allé voir s’il y aurait un tabac
ou un bar d’ouvert à proximité car il m’a dit que la nuit risquait d’être
un peu longue et que sans nicotine il risquait d’être un peu énervé.
Clarice ne croyait pas un traître mot de ce que ce Brigadier lui avait
raconté. Manifestement le jeune gardien était sorti il y a peu du
centre de formation de la Police Nationale et son gradé voulait sans
doute lui faire passer son baptême du « feu ». Le contact direct avec
son premier crime de sang. Et à en juger par son visage de talc et les
légers tressaillements nerveux sous la peau de ses muscles le
baptême était sacrément corsé. Clarice quant à elle n’avait que
quelques mois, tout juste six compta-t-elle mentalement,
d’expérience de plus ce qui était déjà amplement suffisant pour avoir
déjà vu son lot quasi-quotidien de vices, de mensonges et d’horreurs
en tous genres.
- Qui a prévenu le poste ?
- Un type qui est actuellement dans le fourgon et attend que vous
l’interrogiez. Je sais simplement qu’il était sorti dans la rue pour faire
pisser son chien et qu’en passant devant la maison il a trouvé curieux
que la porte soit pratiquement grande ouverte surtout à une heure
pareille. Il a tout d’abord pensé à un cambriolage et s’est présenté à
la porte en criant pour savoir si quelqu’un était présent. Comme
personne ne répondait il est entré et il a découvert le cadavre de la
10