Page 81 - L'Empreinte du temps
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- On n’aurait pas dû prévenir d’autres collègues pour procéder à cette
interpellation ?
- Peut-être mais je n’avais pas l’intention d’ameuter toute la
cavalerie. C’est ma première grosse enquête criminelle et je n’ai pas
envie de voir souffler les bougies par quelqu’un d’autre. Les lauriers
c’est pour tous les deux et personne d’autre. Je suis même persuadée
qu’après ça, ton commandant n’aura pas d’autre choix que de revoir
sa copie et de donner suite à ta demande de mutation à la BAC.
Philippe se prêtait déjà à rêver et l’atmosphère était joyeuse dans
la Clio de service qui les conduisait rue du souvenir.
Ce fut Clarice en arrivant qui le vit en premier. Un attroupement
s’était formé au niveau du 23.
- Mais c’est quoi ce bordel !
- Regarde là à droite, cria Philippe en lui désignant un lourd véhicule
surmonté d’une antenne satellite. On dirait un de ces camions
comme en utilise la télévision.
- Oh putain j’ai compris. La juge m’avait pourtant bien prévenue. Un
des connards qu’on a vus hier a dû alerter la presse en leur disant que
nous faisions un relevé d’empreintes à grande échelle. Et bien
entendu dans le contexte de l’étrangleur, les fouille-merde ont
débarqué !
- Qu’est-ce qu’on fait ?
- Pour l’instant j’en sais rien. On n’est pas venus ici pour pouvoir
passer à la télé au treize heures. Moi qui souhaitait une arrestation
discrète, sans publicité, c’est raté ! En plus avec tout ce tapage notre
assassin peut se faire la malle si ce n’est déjà fait.
- Je dis peut-être une grosse connerie mais on ne ferait pas mieux de
téléphoner aux autorités pour prendre leurs instructions ?
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