Page 83 - L'Empreinte du temps
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La journaliste comprit rapidement qu’elle ne pourrait rien tirer
d’autre de son interlocutrice et s’apprêtait à donner l’ordre à son
cameraman de stopper l’enregistrement lorsqu’un homme se
présenta dans le champ en bousculant au passage plusieurs
personnes. Par réflexe professionnel la journaliste ordonna aussitôt
de cadrer cet individu, pressentant si son instinct était le bon, que
d’ici quelques minutes elle allait détenir un scoop de première main.
L’homme s’adressa immédiatement à elle, dédaignant et toisant tout
à la fois la policière qui demeurait ahurie par cette présence
incongrue.
- Ce que ne veut pas vous dire le Lieutenant ici présente c’est qu’elle
est là dans le but de commettre une erreur judiciaire !
La journaliste n’en demandait pas tant et fut heureuse que son
instinct soit toujours aussi bon. Sans hésiter elle tendit le micro à cet
homme tout en veillant à bien également être dans le champ sous
son meilleur angle.
- C’est une grave accusation à l’égard de la Police. Qu’entendez-vous
par erreur judiciaire ?
- C’est très simple. Le Lieutenant est venue pour m’arrêter en ayant
la certitude que j’avais commis le meurtre de ma voisine du 23 dont
je suis pourtant parfaitement innocent.
- Qu’avez-vous à répondre à cette accusation Lieutenant ?
Clarice demeurait totalement muette, incapable d’articuler le
moindre mot. Eberluée elle ne comprenait rien à ce qui se produisait
devant ses yeux. La situation devenait délirante, en dehors de toute
logique.
- Vous voyez elle ne veut pas répondre car elle sait en m’arrêtant
qu’elle va commettre une lamentable erreur judiciaire.
Puis s’adressant directement à la policière, Gilles SOURIQUET dans
un geste théâtral lui tendit les mains.
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