Page 26 - le barrage de la gileppe
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                                                               Ce canal était donc incapable d’améliorer la
                                                               situation. En 1599, un second canal fut construit
                                                               pour amener les eaux du ruisseau de
                                                               Mangombroux, mais ces eaux étaient tout au plus
                                                               suffisantes pour les besoins domestiques.








             Les inondations sont presque toujours terribles.



















              En 1643, entre autres, Verviers a été complètement inondé. L’hôtel-de-ville, lui-même, dominant
          cependant un des points les plus élevés de la ville, n’a pas été épargné. L’eau arrivait du Jonkeu. En
          1740, une crue des eaux arriva si subitement que des femmes furent entraînées par le torrent et y
          trouvèrent la mort.

               Longtemps avant que le commerce de laines lavées n’existât à Verviers, notre place avait reconnu
          la nécessité d’établir une distribution d eaux ou de modifier le cours de la rivière.


               D’un côté, la Vesdre qui passe d’abord à Eupen, ne nous fournissait que de l’eau rendue impure

          par les usines de cette ville industrielle; d’un autre côté des déboisements considérables dans la foret

          de Hertogenwald et de grands travaux de dessèchement sur les hautes fanges étaient venus tarir

          presque les sources de la rivière. Il existait autrefois dans la forêt un grand nombre de marais qui


          retenaient l’eau dans les temps de pluies et de fonte des neiges et formaient des réservoirs naturels
          d'où l’eau filtrait lentement dans les sources qui alimentent la Vesdre.

               Des fossés ont été établis pour l'écoulement des eaux, des terres sèches ont remplacé le terrain

          spongieux et marécageux. La mise en culture des collines, le dessèchement des marais furent cause


          que les eaux pluviales et celles qui proviennent de la fonte des neiges s’écoulèrent avec rapidité et














          occasionnèrent des   crues subites mais de peu de durée de la rivière, qui n’a presque plus d’eau en
          temps de sécheresse.




               Le régime de la rivière était devenu tel, qu’ou bien l’eau manquait et était rendue impropre par les
                  en amont de Verviers, ou bien l’eau était subitement abondante mais trouble et pleine de limon
          usines










          comme celle d’un torrent. Dans les deux cas, les industriels devaient chômer.








                              sommes importantes
              Ils perdaient   des                  par ce lait et leurs malheureux   ouvriers se trouvaient privés
          du salaire qu’attendaient leurs familles. La pureté de l’eau a une importance capitale pour l’usage
















          auquel Verviers la destine. Le jury de l’Exposition universelle qui a eu lieu à Londres en 1852,



          réclamait lui-même un remède en disant, dans son rapport sur notre industrie drapière, que la pureté














          des nuances de nos laines laissait à désirer et qu’il était urgent de fournir à l’industrie verviétoise une













          eau pure.Sans eau convenable, nous lie pouvions donner de la vigueur aux tons et de la richesse au












          coloris. Les écarlates à la cochenille sur sels d’étain étaient transformés en rouge cerise, plus pâle,
















          plus maigre, moins jaune et moins vif; les pourpres à la cochenille sur alun étaient ternis et brunis; les















          teintures au campêche, au bois jaune, au quercitron étaient   ternies et renforcées, il est vrai, mais d’une
          manière peu stable. Le jury reconnaissait également que nos tissus manquaient de souplesse.
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