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166 La joie de l’étude de la Torah
190 L’antithèse de la satisfaction
a-t-il envoyé chez moi ? Comment pourrais-je vous éclairer ? Il
point important, finit-il par dire. Mais pourquoi notre Rav vous
Rav Zoucha écouta attentivement. « Vous avez soulevé un
ce dernier lui avait conseillé de chercher la réponse auprès de lui.
lui répéta la question qu’il avait posée au Maguid, et ajouta que
Le visiteur finit par confier à Rav Zoucha la raison de sa visite. Il
Hachem pour toutes Ses bontés.
toujours joyeux et de bonne humeur, et remerciait constamment
de toutes sortes de misères et de maladies. Et pourtant, il était
L’acquisition de la sagesse comporte une joie inhérente.
manquait cruellement de nourriture, et sa famille était frappée
que Rav Zoucha. Ce tsadik vivait dans une extrême pauvreté. Il
Il ne connaissait personne ayant enduré autant d’épreuves
nous ? »
tant.
instant pour nous demander si la Torah se réjouissait avec
incarnait véritablement l’enseignement de la Torah qui l’intriguait
réjouir avec la Torah ! Mais nous sommes-nous arrêtés un
lui poser sa question. Il eût tôt fait de comprendre que son hôte
et lança aux participants : « Nous sommes en train de nous
comportement de Rav Zoucha pendant plusieurs jours avant de
Le Beit HaLévi fit un jour cesser les hakafot à Sim’hat Torah
l’enjoignit à faire comme chez lui. Le ‘hassid décida d’observer le
Le Rav Zoucha accueillit chaleureusement son visiteur et
Matière à réflexion
aider à ce sujet », lui répondit le Rav Dov Ber.
disciple, le Rav Zoucha d’Anipoli. Il n’y a que lui qui puisse vous
- Pour trouver une réponse à cette question, allez voir mon
égale ?
homme peut-il accepter ses joies et ses difficultés de manière
à tout ce qui lui arrive, le bon comme le mauvais ? Comment un
Mais comment un être humain peut-il réagir de manière identique
pour les événements apparemment négatifs de notre existence.
pour le bien, et qu’il nous faille donc bénir et remercier Hachem
les Cieux. Je peux même accepter qu’en fin de compte, tout soit
accepter sans plainte ni amertume tout ce qui est décrété dans
exhortèrent leurs chevaux à galoper sur la voie enfin dégagée, et 36 satisfaction L’antith èse de la vivant, il a une famille, il est en bonne santé, et il vit qui lui manque. Imaginez un individu ordinaire : il est ’homme doit se concentrer sur ce qu’il a, et non sur ce Un homme ne sera jamais heureux s’il est trop préoccupé par
arrivèrent à temps pour passer Chabbat tranquillement avec le littéralement son visage.
Baal Chem Tov. (ibid.)
Lorsqu’ils le saluèrent, le Baal Chem Tov leur fit remarquer :
Afin de réellement profiter de l’étude de la Torah, un homme doit
« Son entière confiance en Hachem lui sauva la journée »
suffisamment se familiariser avec le sujet pour avoir une réponse
(MiPi ‘Hassidim) toute prête à chaque question halakhique (Érouvin 54, voir Rachi
---------- ad loc). Une personne maîtrisant ce qu’elle a étudié éprouve un
35 sentiment de profonde satisfaction.
Rav Sender possédait une grande boutique de tissus. Tous les
quelques mois, il se rendait à Varsovie pour renouveler son stock, Tous les trois jours, Rav Chéchet revoyait tout ce qu’il avait
ainsi que celui de nombreux autres marchands de sa ville natale. Être content de son sort appris. Lorsqu’il avait achevé son cycle de révision, il s’exclamait
Comme il achetait toujours une grande quantité de marchandise, joyeusement : « Mon âme se réjouit, mon âme se réjouit ! »
il pouvait obtenir des prix intéressants. ’un point de vue intellectuel, tout le monde s’accorde à (Pessa’him 68b). Lorsqu’il se repenche attentivement sur ses
Or, cette fois-ci, ses préparatifs de voyage furent plus longs dire que la véritable richesse consiste à être content de connaissances, l’homme acquiert un savoir étendu lui procurant
que d’habitude. Son déplacement ayant été reporté à plusieurs Dson sort. Nombreux, toutefois, sont ceux qui songent en un bonheur intense.
reprises, il avait dû emprunter énormément d’argent pour acheter leur for intérieur : « Bien sûr, je suis satisfait de ce que j’ai, mais je
suffisamment de tissus et réapprovisionner son stock. le serais encore davantage si j’avais le même portefeuille d’actions
que celui de mon voisin ! » Ou encore : « Heureux, d’accord, mais
Le jour de son départ, la carriole louée pour aller à la gare arriva
ce n’est pas comme ça que je vais payer mes factures ! » Source d’inspiration
devant chez lui. Comme il tardait à sortir, le cocher non-Juif alla
le chercher plusieurs fois pour tenter d’accélérer les choses, mais Penchons-nous avec attention sur l’enseignement prodigué Le Steipler conseilla à l’un de ses interlocuteurs de revoir
Rav Sender lui prêta à peine attention. Il ne cessait de revérifier par nos Sages : « Qui est riche ? Celui qui se réjouit de son lot. » chaque chapitre de Guemara au moins quatre fois. Ce n’est
ses listes et ses documents pour s’assurer de n’avoir rien oublié. (Avot 4:1). La formulation employée n’est pas que cet homme qu’en révisant de la sorte, lui assura-t-il, qu’il pourrait à la
Lorsqu’il se sentir enfin prêt, il annonça au cocher qu’il ne lui est « également riche », ou qu’il est « très riche ». Les Sages nous fois accéder à la maîtrise du sujet et au bonheur d’étudier la
restait plus qu’à prendre l’argent avant de pouvoir se mettre en donnent ici l’acception littérale de la richesse : si un homme Torah. Il lui posa également une condition supplémentaire :
route. est insatisfait de son sort, quel qu’il soit, il n’est pas seulement il devait renoncer à la lecture d’ouvrages et de journaux à
malheureux, il est également pauvre. D’un point de vue purement caractère laïque, afin de se consacrer uniquement à l’étude.
Mais lorsque Rav Sender ouvrit le tiroir où se trouvaient les
matériel, cet individu aura beau être millionnaire, il restera démuni,
billets, il découvrit avec horreur qu’il était vide. Les deux mille (BeSim’ha VeTouv Lévav, p. 65)
nécessiteux au sens premier du terme.
roubles, dont il avait dû emprunter une bonne partie, avaient
disparu !
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