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Même si les poètes se sont souvent auréolés de l’image prestigieuse de l’inspiration divine qui faisait
d’eux des élus des Dieux et des Muses, ils ont été nombreux à rappeler aussi l’impérieuse nécessité d’un
travail sur le langage.
La poésie lyrique
La légende d’Orphée
Orphée aimait Eurydice. Un serpent la piqua et elle en mourut. Orphée, désespéré, descendit aux Enfers
pour persuader Hadès de lui rendre celle qu’il aimait. Il parvint à charmer Cerbère, le monstrueux chien
à trois tête qui gardait l’entrée des Enfers et les terribles Euménides, en jouant de la lyre. Hadès laissa
partir Eurydice à la condition que tout au long du chemin conduisant des Enfers à la Terre, Orphée ne
se retournât pas vers elle. Or, n’entendant pas le pas léger de l’ombre de sa femme, il se retourna et la
perdit à jamais.
Orphée revint sur terre inconsolable. Dès ce moment-là, le lyrisme devint synonyme d’expression
personnelle de la tristesse. (On attribuait en effet à Orphée l’invention de la lyre).
En fait, la poésie lyrique n’est pas une poésie forcément désespérée. Ce qui la caractérise, c’est l’expression
de sentiments personnels, quels qu’ils soient, tristes ou non :
→ sentiments inspirés par l’amour, la joie de voir revivre la nature ;
→ souvenirs, regrets liés à la perte d’un être cher, sentiment du temps qui passe ;
→ sentiment de solitude, d’étrangeté, d’incommunicabilité aux autres et au monde.
Le poète lyrique est seul : il se confie dans son poème et, bien souvent il est vrai, il confie ce qui l’attriste
ou ce que les autres ne peuvent comprendre parce qu’il ne se sent plus à sa place dans la société où il vit.
Même si de nombreuses époques ont voulu tenir en bride le lyrisme (XVII et XVIII siècles en particulier), de tout
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temps les auteurs ont exprimé leurs sentiments personnels dans leurs œuvres (Ronsard, Du Bellay, Lamartine,
musset…).
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Le XIX siècle avec le romantisme apparaît comme l’âge d’or du lyrisme
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