Page 183 - Al-Mouwatta
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On demanda à Malek au sujet d'une esclave dont l'enfant est d'un homme musulman; prise
               pour captive par l'ennemi et récupérée par les musulmans, elle est considérée comme butin,
               après quoi son maître l'a reconnue en prêtant serment. Malek a dit: «Elle n'est pas à prendre
               pour esclave, et je pense que l'imam doit payer sa rançon pour le compte de son maître. Si
               l'imam n'agira pas de tel, c'est à son maître de payer sa rançon et à ne pas la négliger,. Et si
               elle est d'appartenance à un autre que son maître par partie de butin - je ne pense pas qu'il est
               de son droit de la prendre en esclavage, ni de se permettre de la cohabiter, car elle a le même
               titre qu'une femme libre. Etant dit que son maître doit payer sa rançon, si cette femme est
               blessée, les deux cas sont pareils. Ainsi, il n'a pas à livrer la mère de son enfant, à un
               esclavage, ni à être cohabitée».


               On demanda à Malek au sujet de l'homme qui quitte pour le territoire de l'ennemi afin de
               libérer les prisonniers en versant une rançon, ou pour le commerce, s'achetant le libre et
               l'esclave ou qu'on les lui offre pour don. Malek répondit: «Ainsi, pour l'homme libre, son prix
               est d'une dette à payer plus tard, car il n'est pas à considérer comme esclave. Et s'il est un don
               reçu, il est libre, et rien n'est redevable à son titre, sauf si le premier homme a donné une
               récompense en échange afin de l'avoir; dans ce cas, cela est une dette que l'homme libéré aura
               à payer, aux prix de sa liberté. Quant à l'esclave, son premier maître aura à choisir: ou qu'il le
               reprenne en payant le prix à celui qui l'a acheté pour le libérer, ou qu'il le lui livre, s'il le
               souhaite. Si cet esclave est un don, il pourra le reprendre sans aucune obligation de la part de
               son maître; mais si l'homme a déjà payé à son titre une rançon pour le libérer, dans ce cas
               cette rançon est une dette que le maître aura à payer, s'il veut le reprendre».


               Chapitre X : Des dépouilles de l'ennemi comme butin.

               (990) 18 - Abou Katada Ibn Rib'i a rapporté ce qui suit: «Nous sortîmes avec l'Envoyé d'Allah
               (salallahou alayhi wa salam),r l'année de Hounain. Les musulmans entrèrent dans un combat
               acharné avec l'ennemi. Je vis un des ennemis sur le point de tuer un musulman. Je me tournai
               vers lui et je l'attaquai par derrière en lui donnant un coup de sabre sur la carotide. Il me fit
               face et me pressa d'une façon que j'allais sentir le mort puis me lâcha et tomba mort. Je
               croisait Omar Ibn Al-Khattab, il me dit: «Qu'ont-ils les hommes»? Je lui répondis: «C'est
               l'ordre d'Allah». Les hommes revenus, l'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi wa salam) r (Sur
               lui la grâce et la paix d'Allah) leur dit:


               «Celui qui a tué un ennemi, en prouvant cela, il aura ses dépouilles». Puis je me levais et dis:
               «Qui peut être mon témoin»? Puis je m'assieds. L'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi wa
               salam) r (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) reprit sa question: «Celui qui a tué un ennemi, en
               prouvant cela, il aura ses dépouilles». De nouveau je me levai pour dire: «Qui peut être mon
               témoin»? Puis je m'assieds. Enfin pour la troisième fois, l'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi
               wa salam), r reprit la même question; me levant, il me dit: «Qù'as-tu donc, ô Abou Katada»?
               Je lui racontai la scène, un homme se leva et dit: «C'est vrai, ô Envoyé d'Allah, et les
               dépouilles du mort sont chez moi. Fais-donc qu'il soit satisfait de ce qu'il en a de droit». Abou
               Bakr se leva et dit à l'homme: «Non! Par Allah! L'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi wa
               salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) ne fera pas tort à un des lions d'Allah qui a
               combattu pour Allah et son Envoyé, qu'il te donne ses dépouilles». L'Envoyé d'Allah
               (salallahou alayhi wa salam) r (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) s'écria alors: «Abou Bakr a
               dit la vérité» puis s'adressant à l'homme, il lui dit: «Remets-lui ces dépouilles». L'homme me
               donna les dépouilles et en vendant la cuirasse, je me suis acheté avec son prix un jardin chez
               Bani Salama; et tel fut le premier bien que j'ai bénéficié de l'islam».


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