Page 303 - Al-Mouwatta
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33 - La société en commandite «Al-Qirad»
Chapitre I : Au sujet de l'arrosage
(1412) 1 - Sa'id Ibn Al Moussaiab a rapporté que l'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi wa
salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) a dit, le jour de la conquête de Khaibar, aux juifs:
«Je vous garde sur ce territoire tant que Allah à Lui la puissance et la gloire vous l'accorde,
pourvu que les dattes soient partagées entre nous». Le rapporteur d'ajouter: «Et l'Envoyé
d'Allah (salallahou alayhi wa salam) (Sur lui la grâce et la paix d'Allah) envoya Abdallah Ibn
Rawaha, le chargeant d'être à Khaibar pour estimer la quantité des dattes, et il dit aux juifs:
«Si vous voulez garder les dattes, vous pouvez acheter notre part , sinon, nous les aurons et
nous vous en donneront la moitié»; or les juifs préféraient les avoir».
(1413) 2 - Soulaiman Ibn Yassar a rapporté que l'Envoyé d'Allah (salallahou alayhi wa salam)
(Sur lui la grâce et la paix d'Allah) envoya à Khaibar Abdallah Ibn Rawaha, le chargeant
d'estimer la cueillette des dattes et de son partage avec les juifs. Un jour, poursuit le
rapporteur, les juifs lui rapportèrent les bijoux de leurs femmes, en disant: «Ceci est pour toi,
si tu nous fais remise et que tu nous donnes plus que la moitié». Alors Abdallah leur dit: «Ô
juifs! Par Allah, vous êtes les plus hideuses créatures à mon égard. Cependant cela ne me
poussera pas à etre injuste avec vous, car ce n'est qu'un pot de vin illégal que nous ne
mangerons guère». Ils lui répondirent: «En fait, c'est selon cette justice que la terre et les
cieux ont été établies».
- Malek a dit: «Au cas où l'homme arrose des palmeraies où une partie se trouve en friche, ce
qu'il y plantera et récoltera sera pour lui».
Aussi, si le propriétaire de la terre veut que toute nouvelle plantation lui appartienne, cela
n'est pas accepté, car l'homme à qui l'on a confié l'arrosage sera chargé d'un travail en plus, ne
faisant pas partie de la condition avancée».
D'autre part, il n'y a pas de mal à ce que la récolte soit partagée si les dépenses de la semence,
de l'arrosage et des frais d'entretien sont à la charge du partenaire. Au cas où le partenaire
stipule au propriétaire de la terre, la condition que le prix de la semence soit à la charge de ce
dernier, cela n'est pas accepté, car de cette façon, le partenaire aurait chargé le propriétaire
d'une dépense considérée comme surplus sur le capital. Le contrat d'arrosage et de semailles
impose au partenaire d'assumer toutes les dépenses sans que le propriétaire de la terre ne
prenne rien en charge. D'ailleurs tel est ce qui est de convenable dans une contrât».
- Si une source d'eau est la possession de deux hommes, et que son eau tarisse, et que l'un des
deux hommes veut se procurer de son eau, en y accomplissant un travail quelconque pour
récupérer cette eau, alors que l'autre le refuse, l'on dira au premier: «Tu as à creuser afin que
tu aies toute la quantité d'eau qui te sert à arroser ta terre. Si ton partenaire vient revendiquer
sa part d'eau, tu lui demanderas la moitié du paiement qu'ont coûté les travaux si jamais il
accepte, il aura sa part d'eau, autrement tu en auras toute la quantité.
- Si tous les frais et les dépenses sont assumés par le propriétaire du jardin et que le partenaire
n'aura que son travail manuel dans ce jardin à l'égard de quoi il aura une part de la récolte,
cela n'est pas toléré car le salaire du partenaire n'est pas précisé et il ne saura pas s'il aura son
salaire complet ou non par correspondance à la récolte».
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