Page 301 - Al-Mouwatta
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commandité avait déjà eu une part quelconque, il doit la rendre jusqu'à ce que le
               commanditaire ait fait récupération de son capital, puis les deux se partageront, ce qui reste,
               selon la condition admise par eux».


               - Malek a finalement dit: «Au cas où un commanditaire après avoir donné un capital au
               commandité qu'il a usé au commerce, que ce dernier vient dire au premier: «Telle est ta part
               du bénéfice, et j'en ai eu une part pareille, et également ton capital est bien réservé», Malek a
               dit: «Je n'approuve pas ceci, tant que tout le capital n'est pas entièrement disponsible, ainsi il
               lui fera le compte jusqu'à ce que le capital en soit à la portée de la main du commanditaire,
               sachant ainsi, qu'il l'a en entier et qu'il l'a même reçu, après quoi ils se partageront entre eux le
               bénéfice. Le commanditaire peut bien rendre le capital au commandité ou encore il peut le
               garder, mais ce qui est de nécessité c'est d'avoir tout le capital de peur que le commandité ne
               l'ait diminué, surtout qu'il veut bien qu'on ne le lui ôte pas, et qu'il le garde à sa portée».

               Chapitre XV : Au sujet de la société en commandite

               (1411) 16 - A propos d'un commandité qui a acheté d'un capital reçu d'un commanditaire, une
               marchandise, que ce dernier lui impose de vendre ce contre quoi s'oppose le commandité, et
               qui par conséquent les fait entrer en dispute, Malek a dit: «Il ne faut pas qu'on se mette à
               l'écoute de l'un sans l'autre, il vaut mieux demander à des experts leurs points de vue; ainsi
               s'ils jugent que la marchandise devrait etre vendue, qu'elle le soit pour les deux; s'ils pensent
               qu'il vaut mieux attendre, qu'ils attendent».


               - Malek a dit: «Dans le cas où un commandité a mis en commerce un capital, qui lui est livré
               par un commanditaire, et que ce dernier le lui réclame ce à quoi l'autre répond: «Je l'ai en
               entier»; le commanditaire insistant sur le fait d'avoir son capital, le commandité lui dit: «J'ai
               perdu de ce capital telle somme, qu'il cite, et je t'ai dit que je l'ai afin que tu le laisses encore
               avec moi», Malek trouve qu'il faut tenir compte de la première réponse du commandité à
               savoir où il est dit qu'il possède tout le capital, car il ne lui sert à rien de le renier après, à
               moins qu'il n'avance des arguments déterminants justifiant la cause de la perte; dans le cas
               contraire il doit s'acquitter de tout le capital». Il en est de même, poursuit Malek, si le
               commandité avait fait bénéfice de telle somme; et une fois que le commanditaire lui
               revendique son capital et son gain, que l'autre lui répond: «En fait je n'ai rien bénéficié, et je
               ne te l'avais dit que pour que tu me laisses garder ce capital; or là encore, il ne lui est pas bon
               de se démentir s'il n'avance pas des arguments valables justifiant la cause de la perte».

               - Malek a aussi dit: «Dans le cas où un commandité, bénéficiant d'une somme lui provenant
               d'un capital qui lui est livré par un commanditaire, ira dire à ce dernier: «J'ai prie cette somme
               pour faire du commerce, à condition que je reçoive les deux tiers du bénéfice», et le
               commanditaire lui répond: «Non,je t'ai versé cet argent pour faire du commerce à condition
               que tu en ais uniquement le tiers», il faut, dit Malek, être pour ce qui est proposé par le
               commandité, et il aura à faire serment prouvant sa présomption, à savoir qu'il veut entendre
               dire que telle est la coutume suivie entre les deux partenaires et qui d'ailleurs est pratiquée par
               les gens. Autrement, on ne donneras pas d'importance ni à ses paroles, ni à son serment, et il
               est responsable de remettre le capital au commanditaire avec le bénéfice, selon ce qui est
               usuelement pratiqué pour une affaire en commandité similaire».

               - D'autre part, à propos d'un commanditaire qui a donné à un commandité cent dinars, avec
               quoi il achètera une marchandise. Au moment de payer au vendeur la marchandise, il se rend
               compte que les cents dinars ont été volés, le commanditaire propose au commandité de vendre
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