Page 28 - Edukateam-Bachelor BFA-Aspects juridiques des opérations et services bancaires
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1)Le contrat de mandat:
               Ce contrat constitue le cadre juridique quasi-exclusif  des relations de la banque avec ses clients,
               il change seulement d’objet  en ce sens qu’il peut porter sur diverses opérations (présentation
               des valeurs à l’encaissement, transfert de fonds, exécution d’ordres de souscription et de vente
               de titres en bourse, comptabilisation, garde, …etc.).
               Les obligations auxquelles donne naissance le contrat de mandat sont multiples, mais elles
               peuvent toutes être ramenées à un devoir de diligence que le banquier se doit d’observer à
               l’égard des intérêts de sa clientèle, ce à défaut de quoi  il peut voir sa responsabilité mise en jeu
               en cas de dommage causé par sa faute à son  client.
               C’est ainsi que l’article 903 du DOC dispose : « Le mandataire est tenu d’apporter à la gestion
               dont il est chargée la diligence d’un homme attentif et scrupuleux, et il répond du dommage
               causé au mandant par le défaut de cette diligence, tel que l’inexécution volontaire de son
               mandat ou des instructions spéciales qu’il a reçues, ou l’omission de ce qui est d’usage dans
               les affaires ».

               Le  devoir  principal  du  banquier  es-  qualité  de  mandataire  ainsi  esquissé,  il  convient  d’en
               déterminer la portée.

               →La portée du devoir de diligence :

               Le banquier-mandataire ne peut se borner à faire figure de simple intermédiaire entre son client
               et les tiers ; il se doit d’assumer les obligations d’un mandataire professionnel.
                 A ce titre, il doit :
                 -Veiller au respect des instructions de son mandant.
                 -Préserver contre toute détérioration et perte, les titres que ses clients lui confient en vue de
               leur encaissement. (Article 909 du D.O.C).
                  -Conseiller ses clients et les informer à l’égard des opérations nécessitant un degré d’initiation
               dont  ils  ne  disposent  pas  toujours(exemple :  Pour  les  clients  intéressés  par  les  opérations
               boursières,  le  banquier  doit  les  informer  sur  le  cours  des  valeurs  mobilières  ainsi  que
               l’opportunité des ordres d’achat et de vente qu’ils émettent…etc).

               En  conséquence,  toute  faute  commise,  toute  retard  toute  défaillance  enregistrée  dans
               l’accomplissement  des  instructions  de  ses  clients  ainsi  que  toute  information  erronée
               communiquée à ceux-ci est susceptible d’engager sa responsabilité contractuelle sur la base de
               l’article 903 du D.O.C, lorsque le client intéressé parvient à prouver qu’il a subi un dommage
               matériel et/ou moral consécutif à cette faute.
               Par  ailleurs,  il  convient  de  préciser  que  même  dans  l’éventualité  où  le  banquier  se  serait
               substituer une autre personne dans l’exécution de son mandat, il demeure engagée directement
               vis à vis de son client des fautes commises par cette dernière dans la réalisation de sa mission
               (article 901 D.O.C).

                               2)Le contrat de crédit :

               Le banquier fournisseur de crédit peut, à l’occasion des crédits qu’il accorde à sa clientèle,
               engager sa responsabilité civile aussi bien vis à vis d’elle qu’à l’égard des tiers.
               Nous  allons  nous  limiter  au  niveau  de  cette  partie  à  l’étude  de  la  responsabilité  des
               établissements bancaires à l’égard de leur clientèle.
               Aussi, convient-il de nous pencher sur ce problème à travers ses deux aspects, à savoir l’octroi
               et la rupture abusifs de crédit.
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