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 Le débiteur n’est pas dépossédé de ses biens :


               Le droit de gage général ne doit pas être confondu avec le droit de gage spécial accordé à
               certains créanciers. Ces créanciers, appelés créanciers gagistes, reçoivent en gage un objet
               appartenant au débiteur, qu’ils peuvent retenir jusqu’à ce qu’ils soient payés.

               Par contre, le droit de gage général ne suppose pas la dépossession du débiteur. Celui-ci
               demeure à la tête de son patrimoine et peut l’administrer normalement. Il peut d’ailleurs
               vendre  ses  biens  qui  cessent  alors  d’être  soumis  au  droit  de  gage  général.  Inversement,
               lorsqu’un bien nouveau entre dans le patrimoine du débiteur, les créanciers peuvent le saisir.
               Le droit de gage porte non seulement sur les biens présents, mais aussi sur les biens à venir.


               b. Les créanciers chirographaires et les créanciers munis de sécurités

                   Le droit de gage général du créancier chirographaire


               Tout titulaire d’une créance bénéficie d’un droit de gage général sur l’actif du patrimoine de
               son  débiteur  ;  on  peut  dire  que  les  biens  d’une  personne  qui  a  contracté  une  dette
               garantissent le paiement de cette dette.

               Ainsi en cas de non-paiement, le créancier de droit commun, appelé créancier chirographaire,
               bénéficie-t-il de moyens juridiques lui permettant de faire saisir et vendre les biens de son
               débiteur pour être remboursé de sa créance.

               Néanmoins ce droit de gage général du créancier chirographaire sur l’ensemble des actifs de
               son débiteur ne permet pas d’éviter un risque important, celui du concours entre une pluralité
               de créanciers.


                   Les créanciers munis de sécurités

               Ce sont les créanciers qui sont titulaires de droits qui les placent dans une situation privilégiée
               par rapport aux créanciers chirographaires.

               Ces droits, que leur confèrent leurs sûretés qu’ils détiennent sont :

               •  Le droit de préférence ;
               •  Le droit de suite.


               b. La protection du droit de gage

               Sachant  que  tous  les  biens  vont  être  saisis  par  les  créanciers,  le  débiteur  néglige  parfois
               d’exercer ses droits ou peut être tenté de faire disparaître certains biens. Dans les deux cas,

               les créanciers sont victimes, soit de la négligence, soit de la fraude de leur débiteur. Ils peuvent
               intervenir en exerçant l’action oblique ou l’action paulienne.

                   L’action oblique


               La négligence du débiteur nuit à ses créanciers en les privant d’une valeur qu’ils pourraient
               saisir. L’action oblique leur permet d’agir à la place du débiteur et de réclamer l’indemnité.



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