Page 82 - Les Kamasutra
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cherchera dispute. L’amie dira par plaisanterie telle ou telle chose
          que la fille ne voudra pas être dite, en ajoutant : “Elle dit cela” ; sur
          quoi la fille dira Prestement et gentiment : “Oh ! non, je n’ai pas dit
          cela” ; et alors elle sourira et jettera sur l’homme un coup d’œil
          furtif.
            Si la fille est familière avec l’homme, elle placera près de lui, sans
          rien dire, le tambula, l’onguent ou la guirlande qu’il peut avoir
          demandés, ou bien elle pourra les enfermer dans son vêtement de
          dessus.
            Pendant ce temps-là, l’homme lui touchera ses jeunes seins en
          pratiquant la pression sonore avec les ongles, et si elle veut l’en
          empêcher, il lui dira :

            “Je ne le ferai plus, si vous m’embrassez”, et il l’amènera de cette
          façon à l’embrasser. Tandis qu’elle l’embrassera, il passera sa main à
          diverses reprises sur tout son corps. Puis, tout doucement, il la mettra
          sur   ses   genoux   et   tâchera   de   plus   en   plus   d’obtenir   son
          consentement ; et si elle ne veut pas céder, il l’a frappera en disant :
            “Je vais imprimer les marques de mes dents et de mes ongles sur
          vos lèvres et sur vos seins ; je ferai des marques semblables sur mon
          propre corps, et je dirai à mes amis que c’est vous qui les avez faites.
            Que direz-vous alors ?” C’est de cette manière ou à peu près que
          se créent la crainte et la confiance dans l’esprit des enfants, et
          l’homme devra ainsi obtenir de la fille ce qu’il désire.
            La seconde et la troisième nuit, lorsque la confiance se sera encore
          accrue, il lui touchera le corps tout entier avec ses mains, et le baisera
          partout ; il mettra aussi ses mains sur ses cuisses et les massera ; et
          s’il y réussit, il lui massera alors les jointures des cuisses. Si elle veut
          l’en empêcher, il lui dira : “Quel mal y a-t-il à cela ?” et il lui
          persuadera de le laisser faire. Ce point gagné, il lui touchera ses
          parties secrètes, dénouera sa ceinture et le nœud de sa robe, et,
          relevant sa jupe de dessous, lui massera les jointures de ses cuisses
          nues. Il fera toutes ces choses sous différents prétextes, mais il ne
          devra pas encore commencer le congrès réel.

            Ensuite il lui enseignera les soixante-quatre arts, lui dira combien



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