Page 62 - Lux in Nocte 16
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nouveau, les décors des œufs peints évoquent les formes dominantes de la
décoration : l’arbre floral établissant le lien avec les cieux, les croix, les
spirales et les fleurs. Le mois de mai est consacré aux serpents, animaux
redoutés, étranges et dissimulés dans les sols. Ils en sont chassés par des
martèlements répétés sur les récipients. La grêle est redoutée aussi dans ce
mois et écartée par des tirs sur les aigles, censés l’apporter aux champs
ensemencés. La grêle est aussi écartée par des statuettes d’argile, des deux
sexes, enterrées aux entrées des villages pour en interdire l’accès au dieu de
la grêle. Les défunts sont alors commémorés par des ablutions d’eau et de
vin et des dépôts de feuilles de noyers. Au mois de juin, une sorte
d’initiation sélectionne les jeunes hommes, honnêtes, sains et forts. Ils sont
isolés et laissés à jeun durant une semaine. Les danses et les fêtes
consacrées à la bonne récolte se succèdent aux sons de la flûte et du
tambour. Le calendrier mythologique divise l’année au solstice d’été, cette
date est marquée par de nombreux rituels. Le mois de juin est parcouru par
de nombreuses festivités afin de protéger et d’augmenter la moisson. En
juillet, les malades vont aux eaux curatives et y déposent des bouts de
vêtements, censés emporter la maladie. À nouveau, un arbrisseau est dressé
afin d’y accrocher ces colifichets, d’où la maladie s’envole, emportée par le
vent. Le mois de juillet est consacré au dieu de la foudre et du tonnerre, afin
qu’il épargne les récoltes des ravages provoqués par les torrents et les
inondations. Au mois d’août, consacré aux récoltes, les fêtes s’y succèdent,
telle celle de l’adieu aux champs durant laquelle les derniers épis sont
solennellement fauchés par de jeunes filles. Ils sont arrosés d’eau fraîche et
fertilisés avec du pain. À la fin du mois d’août, les blés sont engrenés
rituellement sur des aires battues par des bœufs. À la même période, le jour
est égal à la nuit, l’eau est également coupée et on ne peut plus se baigner :
les dragons rentrent chez eux. En septembre, les eaux sont « bénites »,
mêlées à la farine, elles forment des galettes destinées à nourrir les bœufs
qui entament l’ouverture des premiers sillons, où les œufs sacralisés seront
déposés. En septembre, des galettes en forme de croix sont façonnées et
enterrées devant des poteaux. Les malades sacrifient une poupée enduite de
miel et couronnée. En octobre, les journaliers rentrent chez eux, avec un
bélier, les maisons en cours de construction sont consacrées par le sacrifice
d’un mouton. En novembre, les fêtes sont consacrées aux défunts, les
tombes arrosées, un repas y est organisé où chacun laisse une part aux
défunts, afin qu’il « vive » dans l’au-delà. Le mois de novembre est
consacré à honorer le loup, puis l’ours, où des rituels écartent les mauvais
sorts que ces animaux dangereux pourraient faire aux villageois. En
décembre débutent les fêtes pour saluer la nouvelle année, par d’autres
rituels liés à la purification des étables et toute une série d’actions destinées
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