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comme si j’étais devenu un bloc de glace mais sans avoir froid.
             Le   muet   de   ma   situation   ne   me   permet   de   geindre,   de
             protester…   En   fait,   je   suis   prisonnier   et   pas   un   frisson   de
             compassion de mon hôte qui s’est déplacé très en hauteur si
             bien que j’aperçois au loin les lumières d’une ville dont je ne
             sais le nom.

             Il prend de la vitesse. Je m’accroche aux accoudoirs comme si
             j’avais des griffes. Rien ne va plus, les jeux sont faits. Lesquels
             d’ailleurs ?   Ma   vie   est   aux   mains…   euh…dans   un   fauteuil,
             non… je respire la pénombre du brouillard qui m’enveloppe tel
             un linceul de service, par habitude du client incrédule…

             Et je me ressaisis comme un jobard qui vient de comprendre
             tout le ridicule de sa situation. Est-ce la vitesse du fauteuil ou
             celui de mon cœur qui diminue ? Qu’importe, devant moi un
             lampadaire, le destin me tend une perche… verticale… mon
             salut, un lampadaire illuminé et le fauteuil crie à la perdition,
             s’évapore…

             Et   me   voilà   dans   la   posture   inconfortable   en   haut   d’un
             lampadaire qui… joue du piston où est-ce les vibrations de ses
             nerfs d’acier au choc ressenti de mon atterrissage… ?


             — Il a mangé un sandwich avarié… un pur poison… Il est mort
             dans la nuit… le pauvre…seul dans sa voiture.
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