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CHOIX DES ORDRES

        Je demande pardon aux sociétés des hurluberlus, extravagants,
        farfelus, loufoques et autres pinsons de la vie qui chantent et à
        ma  bonne étoile qui veille sur  mes intérêts et  dont je suis
        infidèle à bien des égards.

        Je viens à l’instant de mettre ma liberté sur le bûcher. Tout est
        dit   au   premier   craquement   d’allumette,   je   vais   devenir   le
        pyromane de l’indépendance, de la hardiesse, de la franchise,
        de l’autonomie, de l’impudence…

        J’esquisse un sourire à l’essence des cris de résignation de ma
        liberté que j’ai ligotée pour qu’elle se tienne droite pendant la
        flambée.   Et   je   songe   aux   derniers   instants   de   mes
        impertinences aux sifflements stridents… et je me retiens de
        flaquer un océan de regrets…

        Une navette m’attend. Je pars pour un autre espace. Peu de
        bagages,   l’essentiel   est   dans   ma   volonté   d’embrasser   une
        nouvelle vie par tous les… offices quelle me présentera. Je suis
        debout devant la mortalité de ma condition et l’immortalité en
        devenir   qui   me   tend   les   bras   comme   un   refuge   possible   à
        l’anti-gangrène de mon âme.

        Je souffle ma bougie d’ici, et inspire celle à venir. Entre ces
        deux   bougies,   le   doute   tapeur,   dilaté,   mesquin,   racineux,
        épineux braillard… Et puis, devant moi la nouvelle route qui
        croise   d’autres   disciples   au   dépouillement,   au   seuil   d’un
        renoncement…

        Je rentre aujourd’hui dans les ordres… une autre liberté…
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