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CUL ET CHEMISE ?
Je ne vais pas faire l’autruche. Non, non… Il faut sortir du
quotidien et ouvrir les yeux… mais tristesse et corde sont dans
chaque paluche.
Le temps de relever la tête avant de la perdre. Le temps du
pourquoi est à enterrer… attention tout de même à la fosse
déjà bien creusée… un faux pas est vite arrivé et le bonheur de
l’asticot n’est jamais vraiment loin.
Je vais goûter l’abricot de la vie… ce qui en soi ne veut
strictement rien dire.
— Tu fais quoi ?
— Je goûte l’abricot de la vie !
— Ah ? Et… je parie que ta copine t’as largué ?
— Non, non… c’est une expression nouvelle !
— Tendance ?
— Oui, c’est ça !
En fait, cette expression est l’arbre qui cache la forêt.
— Un abricot devenu arbre qui cache une forêt !
— Wouaaaah, c’est la fumette du matin et l’intoxication de la
pensée ?
Bref, c’est le mystère. Comme quoi, il ne faut pas s’éterniser
sur des expressions dont l’invention est douteuse mais qui peut
porter son fruit… unique.
Aujourd’hui, je sors de mon quotidien. Je vais prendre le frais
et me prendre en main à défaut de me donner ce fameux
« coup de pied au cul » encore une expression qui me rappelle
celle-ci, aussi fameuse, d’un général : « Donnez-moi quinze
jours de dictature, je vous décentralise la France à coups de
pied dans le cul. » (et pour les puristes, il s’agit du général
d’Amandine dans Le Bœuf Clandestin de Marcel le Bien Aymé).
Quoi qu’il en soit, je vais de ce pas à la piscine (une fosse
d’eau) noyer mon ennui de vie et y mouiller ma chemise à
défaut de la perdre si ce n’est faire une rencontre appropriée
et devenir…cul et chemise…