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178 FESPACO/BLACK CAMERA/INSTITUT IMAGINE 12:2

Photo 2. Un jeune Med Hondo.
se croient « supérieurs » à nous, au rôle de nos peuples dans l'histoire du
monde. Nous ne proposons pas l'isolement, la fermeture de nos frontières
à tout film occidental, ni un quelconque protectionnisme nous séparant du
reste du monde. Nous souhaitons survivre, nous développer et participer en
tant que peuples souverains dans nos domaines culturels spécifiques et as-
sumer nos responsabilités dans un monde dont nous sommes désormais ex-
clus.
La nuit du colonialisme a provoqué de nombreuses querelles entre
nous. Nous n'en avons pas encore mesuré toutes les conséquences. Elle a
empoisonné nos communications potentielles avec les autres peuples
puisque nous avons été contraints à des relations de domination coloniale.
Nous avons souvent des idées préconçues et fausses les uns des autres, em-
preintes de racisme. Ayant été colonisés, puis soumis à une domination im-
périaliste encore plus pernicieuse, nous ne sommes pas entièrement
responsables de cet état de fait. Pourtant, certains intellectuels, écrivains,
cinéastes, penseurs, ainsi que nos dirigeants culturels et nos décideurs po-
litiques sont également responsables de la perpétuation de cette domination
insatiable. Il n'a jamais suffi de dénoncer notre domination, car les impé-
rialistes dictent les règles du jeu à leur avantage.
Certains cinéastes africains et arabes sont conscients que le cinéma
ne peut à lui seul changer notre situation défavorisée, mais ils savent qu'il
est le meilleur moyen d'éducation et d'information, et donc de solidarité.