Page 239 - Livre2_NC
P. 239

Olivier Barlet / Les six décennies des cinémas d’Afrique     230































          Photo 1. Le Nigérien Oumarou Ganda dans le film Moi, un Noir / I, A Negro de Jean Rouch en 1957.

         par Chronique des années de braise, Palme d’or du Festival de Cannes en
          1975, sur la tourmente de la vie coloniale avant la guerre. Dès le premier
          film, L’Enfant maudit (Mohamed Ousfour, 1958), les cinéastes marocains
          privilégient comme les Tunisiens une vision sociale post-coloniale luttant
          contre les obscurantismes.

            Le colon français n’a laissé aucune structure et les Film Unit laissées
          par l’anglais ne furent pas maintenues par des Etats confrontés à l’urgence :
          les premiers cinéastes sont des ovnis sans moyens. Ils ne peuvent compter
          que sur des coproductions ou le succès lié à des formes théâtrales populaires
          comme les premiers Nigérians ou bien une aide extérieure que n’obtien-
          dront que les Francophones.

            Le docker nigérien Oumarou Ganda sera en 1957 le principal protago-
         niste de Moi, un Noir de Jean Rouch, célébré par Godard comme une «
         révolution cinématographique ». Dénonçant pourtant ce qu’il voyait comme
         une  déformation  de  sa  réalité,  il  se  saisira  de  la  caméra  pour  tourner
         Cabascabo
   234   235   236   237   238   239   240   241   242   243   244