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Olivier Barlet / Les six décennies des cinémas d’Afrique 230
Photo 1. Le Nigérien Oumarou Ganda dans le film Moi, un Noir / I, A Negro de Jean Rouch en 1957.
par Chronique des années de braise, Palme d’or du Festival de Cannes en
1975, sur la tourmente de la vie coloniale avant la guerre. Dès le premier
film, L’Enfant maudit (Mohamed Ousfour, 1958), les cinéastes marocains
privilégient comme les Tunisiens une vision sociale post-coloniale luttant
contre les obscurantismes.
Le colon français n’a laissé aucune structure et les Film Unit laissées
par l’anglais ne furent pas maintenues par des Etats confrontés à l’urgence :
les premiers cinéastes sont des ovnis sans moyens. Ils ne peuvent compter
que sur des coproductions ou le succès lié à des formes théâtrales populaires
comme les premiers Nigérians ou bien une aide extérieure que n’obtien-
dront que les Francophones.
Le docker nigérien Oumarou Ganda sera en 1957 le principal protago-
niste de Moi, un Noir de Jean Rouch, célébré par Godard comme une «
révolution cinématographique ». Dénonçant pourtant ce qu’il voyait comme
une déformation de sa réalité, il se saisira de la caméra pour tourner
Cabascabo