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être obligés de passer par les recettes commerciales faciles, pourraient en
étant encadrés structurellement et fiscalement, continuer à exprimer, pour
les publics africains, et en dialogue avec eux, les milliers de réalités de
l’Afrique, à travers le point de vue singulier d’innombrables auteurs diffé-
rents, encadrement qui parviendrait à garder ces expressions par l’art du
cinéma dans une continuité de production et de diffusion, économiquement
viable.
Férid Boughedir est Historien et critique des cinémas africains, réalisa
teur tunisien, membre fondateur de la FEPACI, membre actuel du Haut
Conseil Consultatif de la FEPACI, professeur d’Université, directeur de
Festivals et de Colloques et Auteur de nombreux ouvrages consacrés aux
Cinémas Africains.
noTe :
1. Cette double casquette avait été voulue par le fondateur des JCC, Tahar Chériaa, en correspondance
avec à la double appartenance géographique et culturelle du pays, car il voulait aussi encourager l’émer-
gence des jeunes «cinémas d’expression» du Proche-Orient, face au quasi-monopole du géant com-
mercial égyptien, a souvent provoqué un reproche récurrent aux JCC : Dans les débats populaires la
seconde casquette ne prenait-elle pas souvent le pas sur la première ? Public local exige ? Même si,
dans les faits, on constate que Carthage a attribué son Grand Prix 7 fois à un film subsaharien, ( 1 fois
au Mali, au Gabon, à l’Ethiopie, au Mozambique et 3 fois au Sénégal) à égalité avec le FESPACO qui
l’a fait 7 fois pour un film «maghrébin» (dont 1 fois pour l’Algérie en 1985), 2 fois pour la Mauritanie
en 1987 et 2003), et 4 fois pour le Maroc en 1973, 2001, 2011 et 2015), : Une tendance qui, de mon
point de vue, est tout à fait justifiable par rapport aux attentes culturelles des publics locaux respectifs :
cette question de prédominance relative dans les palmarès, est en fait secondaire, du moment que le
flux du «dialogue interculturel par le cinéma» est toujours resté la base dans les deux compétitions
respectives.
2. Et non pas en 1969, comme certains l’écrivent encore par erreur, au festival panafricain d’Alger, car
si l’idée de la fédération y a bien été lancée par Sembene Ousmane, et Paulin Vieyra, il n’existait alors
qu’une seule et unique association deja constituée, celle du Sénégal, qui ne pouvait à elle seule créer
une Fédération.