Page 299 - Livre2_NC
P. 299

290                      FESPACO/BLACK CAMERA/INSTITUT IMAGINE 12:2

             être obligés de passer par les recettes commerciales faciles,  pourraient  en
             étant encadrés structurellement et fiscalement, continuer à exprimer,  pour
             les publics africains,  et en dialogue avec eux,  les milliers de réalités de
             l’Afrique, à travers le point de vue singulier d’innombrables auteurs diffé-
             rents, encadrement qui  parviendrait à  garder ces expressions par l’art du
             cinéma dans une continuité de production et de diffusion, économiquement
             viable.

                     Férid Boughedir est Historien et critique des cinémas africains, réalisa
                     teur tunisien, membre fondateur de la FEPACI, membre actuel du Haut
                     Conseil Consultatif de la FEPACI, professeur d’Université, directeur de
                     Festivals et de Colloques et Auteur de nombreux ouvrages consacrés aux
                     Cinémas Africains.

             noTe  :
              1. Cette double casquette avait été voulue par le fondateur des JCC, Tahar Chériaa, en correspondance
             avec à la double appartenance géographique et culturelle du pays, car il voulait aussi encourager l’émer-
             gence des jeunes «cinémas d’expression»  du Proche-Orient,  face au quasi-monopole du géant com-
             mercial égyptien, a souvent provoqué un reproche récurrent aux JCC :  Dans les débats populaires la
             seconde casquette  ne prenait-elle pas souvent le pas sur la première ? Public local exige ?  Même si,
             dans les faits, on constate que Carthage a  attribué son Grand Prix 7 fois à un film subsaharien, (  1 fois
             au Mali, au Gabon, à l’Ethiopie, au Mozambique et 3 fois au Sénégal) à égalité avec le FESPACO qui
             l’a fait 7 fois pour un film «maghrébin» (dont 1 fois pour l’Algérie en 1985), 2 fois pour la Mauritanie
             en 1987 et 2003), et 4 fois pour le Maroc en 1973, 2001, 2011 et 2015),  : Une tendance  qui, de mon
             point de vue, est tout à fait justifiable par rapport aux attentes culturelles des publics locaux respectifs :
             cette question de prédominance relative dans les palmarès,  est en fait secondaire, du moment que le
             flux du «dialogue interculturel  par le cinéma» est toujours resté  la base dans les deux compétitions
             respectives.
             2. Et non pas en 1969, comme certains l’écrivent encore par erreur, au festival panafricain d’Alger, car
             si l’idée de la fédération y a bien été lancée par Sembene Ousmane, et Paulin Vieyra,  il n’existait alors
             qu’une seule et unique association deja constituée, celle du Sénégal, qui ne pouvait à elle seule créer
             une Fédération.
   294   295   296   297   298   299   300   301   302   303   304